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Pour les pouvoirs publics de nombreux pays, c’est la goutte d’eau qui pourrait tout faire déborder. Les jeunes passent trop de temps sur les réseaux sociaux à doomscroller et les risques pour la santé mentale sont devenus trop importants pour les laisser faire. Et même si les adolescents trouvent une fluidité et une confiance renouvelée dans les voix et médias qui s’expriment sur leur téléphone, le problème pourrait vite devenir incontrôlable pour les politiques de santé publique. Si des interdictions sont bien prononcées dans les semaines et mois qui viennent, vers quoi vont-ils bien se tourner ? Se dirige-t-on vers un retour des médias traditionnels ?

Une seule solution, l’interdiction ?

Nous sommes tous scotchés à nos smartphones, surtout les adolescents. D’après un rapport publié par l’Arcom début novembre, les 12-17 ans passent en moyenne quatre heures par jour sur internet, et la plupart du temps sur les réseaux sociaux. 

Résultat : ces mêmes jeunes sont de plus en plus victimes d’anxiété, de troubles de l’attention, voire souffrent du phénomène de dépréciation de soi. Dans les cas les plus extrêmes, des cas d’addiction peuvent à long terme dégrader le sommeil et augmenter le sentiment de solitude.

Les géants de tech, interpellés par ces inquiétudes légitimes, multiplient les solutions de limite d’écran, comme c’est le cas sur TikTok, qui tente de gamifier le problème en offrant des récompenses aux utilisateurs. Malgré tout, les leaders du secteur semblent encore manquer de bonne volonté : Meta est accusé d’avoir caché une étude du cabinet Nielsen révélant que “les personnes ayant cessé d’utiliser Facebook pendant une semaine ont rapporté une diminution des sentiments de dépression, d’anxiété, de solitude et de comparaison sociale”.

En parallèle, les pouvoirs publics envisagent des mesures plus radicales : les parlementaires australiens souhaitent interdire les réseaux sociaux pour tous les moins de 16 ans dès le début du mois de décembre. Les concernés ne pourront plus créer de comptes sur les réseaux sociaux, et ceux qui en ont déjà ne pourront plus les utiliser jusqu’à leur 16e anniversaire. Sur cette liste d’interdiction, on retrouve Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok, X, YouTube, Twitch, Reddit et Kick. La Malaisie prévoit également de rejoindre l’année prochaine cette liste de pays choisissant de limiter l’accès des réseaux sociaux aux jeunes. L’Union européenne vient également d’engager la discussion.

Une chance pour les médias traditionnels… ou pas

Alors, ils vont se tourner vers quoi, ces jeunes ? Pour la Gen Alpha, la télé, c’est dépassé. Productions XXL, concepts innovants, créateurs de contenu en tout genre, YouTube devient la destination numéro 1 des 4 à 15 ans au Royaume-Uni.

La radio, quant à elle, s’adapte déjà à une cible plus jeune. C’est en partie grâce à ces programmes conçus pour tous les âges, à ces invités issus de la pop culture française et à ces rediffusions accessibles sur plusieurs plateformes qu’en 5 ans, on retrouve une nette hausse d’auditeurs en France. En 2025, 25% des français écoutent régulièrement la radio contre 12% en 2020, que ce soit en direct ou en replay sous forme de podcasts (Keynote – Idées reçues sur l’audio, Innov’ Audio Paris 2025).  L’âge moyen se situe à 50 ans, mais elle attire également 52% des jeunes de 13 à 24 ans. Selon les horaires, différents thèmes reviennent chez les auditeurs : avec surtout les infos le matin, le stream musical l’après-midi et les thématiques sportives le soir, après les matchs. Chez les moins de 25 ans, plus il est tard, plus on écoute de l’audio, avec des pics de téléchargements de replays d’émissions en format podcast durant les vacances scolaires.

Dans ce contexte, le podcast et ses itérations en vidéo sont des réponses légitimes à une demande de plus en plus importante de proximité. Format qui s’adapte à tous les goûts, de moins de 15 minutes à plus de 30, avec des thèmes allant du divertissement à l’info et généralement disponible sur plusieurs plateformes, le podcast redonne envie d’écouter des programmes plus longs et de découvrir de nouveaux territoires éditoriaux. 

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