Podcast : “Un doc Un soir”, pour l’amour du genre |
Imaginé par deux amies, le podcast “Un doc Un soir” s’intéresse chaque semaine à un documentaire, en donnant la parole à celle ou à celui qui l’a réalisé. Une façon de guider les amateurs du genre parmi une offre abondante, disséminée sur de nombreux écrans et plateformes.
L’idée de lancer un podcast autour du genre documentaire leur est venue au cours du deuxième confinement, quand certains de leurs proches, de leurs amis, de leurs parents leur demandaient ce qu’ils pouvaient bien voir pour occuper leurs soirées en cette période propice à l’usage des écrans. « Marine et moi avons toujours aimé cette catégorie de films qui a comme jamais le vent en poupe, explique la jeune productrice Sarah Prot (Moonshiner Productions). Mais difficile de savoir où donner de la tête, tant l’offre est foisonnante entre plateformes, VOD, streaming… C’est pour aider les uns et les autres à s’y retrouver que nous avons mis sur pied Un doc Un soir. »
Depuis le 14 avril, ce rendez-vous donné sur Apple Podcast, Spotify ou Deezer consacre chaque semaine un quart d’heure à un film, à travers l’interview de celle ou de celui qui l’a réalisé. « L’idée est de faire découvrir des documentaires que nous aimons ou trouvons intéressants, mais également d’en découvrir nous-mêmes d’autres, à travers les recommandations des auteurs et autrices que nous rencontrons », précise Marine Pradel, amie de longue date de Sarah Prot et journaliste indépendante, qui fut correspondante à New York et Beyrouth, et entend aujourd’hui s’éloigner des news et du grand reportage pour prendre du recul et explorer avec son amie productrice les spécificités de la forme documentaire.
Présent dans l’aventure d’Un doc Un soir : le réalisateur Théo Boulenger, spécialiste des formats audio, qui donne à ces rencontres un parfum, une ambiance propres à nous embarquer dans l’univers de celles et ceux qu’elles nous font entendre. « Avec ses rangées de livres montant jusqu’au plafond, ses grosses tentures de velours et son odeur de clope, l’appartement où vit Ruth Zylberman en dit long sur l’autrice des Enfants du 209, rue Saint-Maur, souligne Marine Pradel. Interviewer le documentariste Jean Libon avec la juge Anne Gruwez dans son bureau bruxellois où a été tourné Ni juge, ni soumise apporte également au podcast une saveur particulière. »
Également au programme des premiers numéros d’Un doc Un soir : La Cravate (avec Mathias Théry), en attendant Get Me Roger Stone (avec Daniel Dimauro), Les Bonnes Conditions (avec Julie Gavras), Tous surveillés, sept milliards de suspects (avec Sylvain Louvet) et Corée du Nord : les hommes du dictateur (avec Marjolaine Grappe). « D’ici à l’été, on prévoit d’en réaliser dix à douze épisodes », avance Sarah Prot, qui voit avec raison dans le format ramassé de ce podcast un moyen terme appréciable entre la pastille et l’émission. En un quart d’heure, l’interviewé a en effet le temps de présenter son film et d’exposer les intentions qui en ont guidé la réalisation, comme les difficultés qu’il a pu rencontrer – sans épuiser l’attention de l’auditeur, invité à se changer en spectateur du documentaire évoqué.
D’aller plus loin aussi, à travers la cinéphilie des documentaristes eux-mêmes, qui évoquent en fin d’épisode quelques documentaires qui les ont marqués. Un moyen astucieux de stimuler la curiosité des auditeurs d’Un doc Un soir et de les cultiver, en élargissant le champ des préconisations.