Elle chantait “La Java Bleue” : immortelle Fréhel, sur France Musique |
Môme sans le sou, Marguerite Boulc’h devient la coqueluche des cabarets parisiens puis une artiste adulée dans les années 1930… “Tour de chant” revient sur la vie de cette icône pour plusieurs générations de musiciens.
Son regard vif et charmeur tranche avec une moue qui ne se laisse pas apprivoiser. Marguerite Boulc’h (1908-1950), surnommée Fréhel, devient la coqueluche des cabarets parisiens avant ses 20 ans. Cette gosse des quartiers populaires a déjà eu mille vies quand elle pose devant l’objectif des photographes au début du XXe siècle. Dans Tour de chant, sur France Musique, Martin Pénet retrace la carrière tumultueuse de l’interprète de La Java bleue.
Cette fleur de pavé passe d’une existence misérable aux feux de la scène — sa mère se prostituait pendant que l’enfant chantait dans les rues pour quelques pièces. Son charisme cueille le public et les amants. Mais la Môme pervenche multiplie les déboires amoureux et s’abîme dans l’alcool et la drogue, avant de disparaître en Europe de l’Est jusqu’en Russie pendant une dizaine d’années. À son retour, le public ne l’a pas oubliée, comment le pourrait-il ? « Elle chante et joue au cinéma avec une émotion chargée du poids de son vécu », explique le producteur. Elle marquera des générations d’artistes, dont Serge Gainsbourg ou le groupe Pigalle, autant par sa personnalité que son répertoire.