Euro 2021, jeu de ballon, enjeux d\'influence |
Derrière la compétition sportive percent les tensions géopolitiques.
Rarement compétition n'a été aussi politique que cet Euro 2021. Polémiques franco-françaises sur le cas Benzema à l'occasion de son retour en bleu, débat sur un geste symbolique contre le racisme, irruption d'un militant écologiste avant le coup d'envoi de France-Allemagne et passe d'armes autour de l'illumination du stade de Munich aux couleurs du rainbow flag, symbole LGBT+.
Un développement important par sa résonance au niveau européen: Munich a voulu marquer le coup lors du match opposant l'Allemagne à la Hongrie, pour dénoncer une loi votée à Budapest interdisant «la promotion chez les moins de 18 ans de l'homosexualité, le changement de sexe ou une alternative au sexe de naissance». Ce texte, inspiré de celui en vigueur en Russie, amalgame homosexualité et pédophilie. L'UEFA a interdit à l'Allemagne de pavoiser son stade aux couleurs LGBT+ et s'en est expliquée dans un communiqué difficilement compréhensible évoquant la neutralité politique de l'organisation. Et le 24 juin, en marge d'un Conseil européen, dix-sept chefs d'État de l'UE ont pris la parole dans une lettre pour rappeler leur attachement aux droits des LGBT+ et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré user de tous les moyens à sa disposition pour faire plier Viktor Orbán.
Sans la mise en lumière de cette question lors du match Allemagne-Hongrie, l'Union européenne aurait-elle été si prompte à réagir? Pourquoi l'UEFA est-elle si frileuse sur les questions politiques? Existe-t-il ce qu'on pourrait appeler une diplomatie du football? Quels sont les matchs sur lesquels il y a un enjeu géopolitique majeur? Comment faut-il analyser la multiplication des investissements du Qatar et de la Chine dans les clubs européens? Donne-t-on trop peu la parole aux joueurs et trop aux politiques?
Réponses dans Le Monde devant soi, le podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.