Fanny Ardant, mélomane passionnée sur France Culture |
De ses grands-parents fous de Beethoven à la Callas, Fanny Ardant arpente avec ardeur son registre musical dans “Musique émoi”, ce dimanche 30 janvier.
Enfant, elle ne rêvait pas de chanter comme la Callas (qu’elle incarnera en 2001 au cinéma sous la direction de Franco Zeffirelli), mais d’interpréter don Giovanni de Mozart. Avec « une des voix les plus reconnaissables du théâtre et du cinéma », selon la journaliste Priscille Lafitte, qui la reçoit dans Musique émoi, Fanny Ardant oscille entre mystère et émotions. D’où lui vient ce timbre grave et voilé ? Elle ne délivre aucun secret, mais les morceaux qu’elle choisit peuvent servir d’indices. « En mélangeant le baryton de don Giovanni, la voix éraillée du chanteur russe Vladimir Vyssotski et les émotions extrêmes de Maria Callas, on s’approche de ce qui l’habite », décrit Priscille Lafitte.
Sa playlist est vocale et poignante. « Elle a tout de suite plongé dans ses souvenirs, se rappelle la journaliste. Elle s’est laissé traverser par les émotions. À l’écoute de la Prière pour les morts d’Auschwitz, elle pleure. Heureusement, nous avons aussi ri. » Comme lorsque l’actrice lui confie souhaiter devenir « pianiste, dans des bars, à 3 heures du matin » ; ou qu’elle écoute souvent très fort Macbeth de Verdi par la Callas, si bien qu’elle n’entend plus la sonnette de son appartement. Cette interview musicale, habilement dirigée, mène à la découverte d’une passionnée, influencée dès l’enfance par ses grands-parents qui jouaient le magnifique Trio no 5, dit « Les Esprits », de Beethoven. De là lui vient une culture musicale très étendue, qui nous emmène en Italie, en Russie, en Allemagne et, surtout, au creux de nous-mêmes.
À écouter
U Musique émoi, dimanche 30 janvier, 11h00, sur France Musique.
Réalisation : Marie Grout. 1h28.