Les États-Unis sont-ils vraiment légitimes dans la lutte pour les valeurs de la démocratie libérale? |
Depuis son arrivée au pouvoir, Joe Biden se veut le porte-drapeau des droits humains et de la liberté, tout en dirigeant un pays où la démocratie vacille.
L'élection de Joe Biden à la Maison Blanche a signé le retour en force de la démocratie libérale sur le plan international, après quatre années passées avec un Donald Trump plus proche des autocrates que des démocrates: Washington renouait ainsi avec ses fondamentaux et le monde allait certainement retrouver une cohérence.
Depuis le début de son mandat, Joe Biden tient sa ligne: si son sommet pour la démocratie, organisé en décembre 2021, a déçu, il garde un positionnement fort, notamment pour le prochain sommet des Amériques prévu du 6 au 10 juin, où il ne souhaite inviter que des régimes démocratiques respectant les droits humains, et donc ignorer Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. Lors de son dernier voyage en Asie, le président américain a également émis la volonté d'unir les démocraties locales contre le régime totalitaire chinois et de contenir les envies d'invasion de Taïwan.
Il s'est aussi investi dans le cadre de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, dont il a fait un des symboles de l'opposition entre démocratie libérale et autocratie, comme dans un genre de retour à une vision du monde bipolaire rebootée. Une tentative d'organiser la planète en deux blocs, de rejouer les bons contre les méchants. C'est pourtant une tentative risquée, dont l'efficacité est loin d'être assurée, particulièrement dans le cadre de la guerre menée par Moscou à Kiev.
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Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté cette semaine par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.