L\'arme alimentaire peut-elle donner l\'avantage à Vladimir Poutine? |
Emmanuel Macron a appelé la Russie à lever le blocus des ports ukrainiens qui empêche l'exportation de dizaines de millions de tonnes de céréales par la mer Noire et pourrait provoquer une crise alimentaire.
Jeudi 16 juin, le président Emmanuel Macron s'est enfin rendu à Kiev en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz, du chef du gouvernement italien Mario Draghi et du président roumain Klaus Iohannis. Une visite éclair, très attendue par les Ukrainiens et beaucoup d'Européens, durant laquelle le président français a multiplié les gestes de soutien, en écho à ses malheureuses déclarations sur l'humiliation russe.
Avant d'annoncer la livraison de douze canons autoporteurs, il a demandé l'octroi «immédiat» à l'Ukraine du statut officiel de candidat pour une adhésion à l'Union européenne. Mais le chef de l'État français a surtout lancé un appel solennel, demandant à Moscou de lever le blocus des ports ukrainiens, où sont bloquées des dizaines de millions de tonnes de céréales, principalement du blé et du maïs. L'Ukraine est un très gros producteur et exportateur de blé, et Odessa un des centres névralgiques des exportations.
Depuis le début du conflit, la production a considérablement baissé et les exportations par bateau sont donc suspendues. Une partie du monde commence à s'inquiéter de la crise alimentaire à venir. Cette crise du blé semble faire partie intégrante de la stratégie de Vladimir Poutine, qui explique quant à lui qu'elle est le résultat des sanctions occidentales.
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Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté cette semaine par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.