Une majorité relative à l\'Assemblée rend-elle vraiment la France «ingouvernable»? |
Il suffit de regarder ailleurs en Europe: une chambre basse divisée n'empêche pas forcément un pays de fonctionner.
«La gifle», «Ingouvernable», «Le désaveu», «Dans l'étau», «Privé de majorité», «Vote sanction», «Claque cinglante», «L'impasse»… La défaite de la majorité présidentielle faisait la une, ce lundi 20 juin, de la presse quotidienne régionale et nationale.
Si le parti d'Emmanuel Macron arrive en tête, en nombre de sièges, de ces élections législatives, il est vrai que le président se retrouve dans une position délicate, très délicate, sans majorité absolue, avec un nombre de députés record pour le Rassemblement national et une gauche qui, si elle n'a pas réalisé la performance qu'elle attendait, a tout de même repris quelques couleurs.
Il s'agit d'une situation rare, dans cette Ve République qui nous avait habitués à des parlements en accord avec les présidents fraîchement élus ou réélus. Cette fois, pas de cohabitation ni de majorité et des partis qui ne semblent pas prêts à s'entendre pour gouverner ensemble: Les Républicains, qui se sentent en position de force, ignorent pour l'instant les appels du pied de la majorité présidentielle; à gauche, la toute jeune Nupes connaît déjà ses premières divisions et l'on ne sait combien de temps durera cette alliance de circonstance.
Le pays semble donc condamné à rester ingouvernable, même si, sur le plan institutionnel, rien ne l'empêche réellement de fonctionner; c'est d'ailleurs ainsi que marchent beaucoup d'États européens.
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Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté cette semaine par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales, et Olivier Biffaud, journaliste politique à Slate.fr.