Sur France Inter, Didier Fassin et ces “vies qu’on nie” |
France Inter rediffuse ce dimanche son émission “Une journée particulière” en compagnie de l’anthropologue et sociologue, qui travaille sur les inégalités. Un échange fort, à réécouter également en podcast.
Un jour d’avril 2002, dans les méandres du township d’Alexandra, à Johannesburg, l’anthropologue et sociologue Didier Fassin rencontre une jeune femme. Elle s’appelle Puleng, vit dans une cave et ne peut plus quitter son lit. Très malade du sida, elle voit la mort approcher. Mais Puleng peut encore dire, raconter son existence. Le chercheur enregistre son témoignage, et lui confie un cahier dont elle noircira deux pages. C’est par cette rencontre, et ce récit poignant lu par Didier Fassin lui-même, que commence l’entretien enregistré début 2021. Au micro de Zoé Varier, l’anthropologue parle moins de lui que des existences particulières sur lesquelles il a tant travaillé : les vies exilées, emprisonnées, les vies miséreuses, les vies mourantes, celles qui se finissent plus vite que les autres, « les vies qu’on nie ». Il raconte notamment sa contre-enquête (publiée au Seuil en 2020) sur la mort d’Angelo, un homme de la communauté des gens du voyage abattu à 37 ans par le GIGN. En l’écoutant, la mission des chercheurs ne peut qu’apparaître immense et belle. Une émission très forte.
r Une journée particulière avec... Didier Fassin, dimanche à 23h10 sur France Inter et en ligne sur le site. Réalisation : Flora Bernard. 54 mn.