Les femmes toujours sous-représentées dans les médias |
Deux rapports, l’un de l’INA, l’autre du CSA, pointent la place très limitée, et même en léger recul, accordée aux femmes sur les chaînes de radio et de télévision.
Quelle place pour les femmes dans les médias ? Elle est toujours réduite... Deux études, l’une de l’INA Global, l’autre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), se penchent sur le sujet. La première s’est appuyée sur les mesures d’une intelligence artificielle concernant le temps de parole des femmes et des hommes sur 700 000 heures de programmes, pas moins. Ce qui ressort, sur une période s’étalant de 2010 à 2018, c’est un « fort déséquilibre entre le temps de parole utilisé par les hommes et celui utilisé par les femmes ».
A la télé, elles n’occupent que 32,7 % de cet espace – et c’est encore pire à la radio (31,2 %). M6 (40,9 %), TF1 (36,1 %) et RFI (33,2 %) font figure de (très relatifs) bons élèves, tandis que Canal+ (dont le taux n’est pas précisé) ou RMC (16,9 %) récoltent un bonnet d’âne. Le rapport note toutefois une évolution globale positive, puisque, à la radio, le temps de parole des femmes a augmenté de 8,3 % entre 2001 et 2018, et de 4,7 % à la télévision sur la même période.
Une contreperformance préoccupante
Une étude concomitante du CSA – chargé par la loi de 1986 de veiller notamment « à une juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes des services de communication » – donne des résultats plus nuancés, et moins positifs. En 2018, la présence des femmes est en légère baisse sur les antennes télé et radio par rapport à 2017 (39 %, soit un point de moins par rapport à l’année précédente). Il s’agit d’une « contreperformance préoccupante », note l’institution.
Si le taux d’expertes progresse (37 %, plus deux points par rapport à 2017, et plus sept points par rapport à 2016), la proportion d’invitées politiques est « toujours aussi faible », et les femmes politiques sont sous-représentées – 27 %, moins cinq points, alors que le personnel politique de l’Assemblée nationale s’est féminisé. Six médias comptent moins de 30 % de femmes (NRJ, Virgin, France 4, RMC, RMC Découverte, et L’Equipe).
Pour tenter d’améliorer la situation, le CSA préconise d’« inciter les éditeurs à définir des objectifs de progression pour améliorer la présence des femmes sur leurs antennes ». Espérons que ce vœu, non assorti de contraintes, ne restera pas pieux.