Dans cette fiction belge, un père part à la recherche du bout du monde pour prouver à sa fille que la Terre est plate. Un périple empreint d’une agréable folie douce, magnifiquement incarnée.

Léon en est sûr : la Terre est plate. Pour le prouver à sa fille Térésa – qu’il persiste à appeler « Choupette » malgré ses protestations d’ado –, il part en Antarctique à la recherche du bord du monde. « Et si j’avais raison ? Et si tout le monde se trompait ? Papa, il va trouver le bout du monde. Parce que j’y crois. Il faut croire en ses rêves. Suffit de marcher ! » répète-t-il dans les messages vocaux qu’il lui envoie depuis l’immensité blanche du pôle (en fait le parc naturel des Hautes Fagnes, à la frontière belgo-allemande). Le son grésille, comme depuis une autre planète… c’est-à-dire la tête de Léon qui, en allant au bout de son obsession, finit par atteindre le bord de lui-même.

Porté par l’interprétation touchante de Michel Schillaci et la musique planante de Bruce Wijn, ce carnet de voyage platiste imaginé par Jacques Lemaire raconte le refus du réel avec une grande poésie. Sans une once de jugement ou de cynisme. Et sans prouver, bien sûr, que la Terre est plate… mais que la folie peut être belle. Pépite.

À écouter
s La Terre est plate - ACSR et Centre d’art Wallonie-Bruxelles. Réalisation : Jacques Lemaire. 20 mn