Nez à nez avec Cléopâtre, sur France Culture |
“Cléopâtre in love”, fiction audacieuse, évoque la vie tumultueuse de la reine d’Egypte. Par la voix de Judith Henry, celle qui fut le symbole de la passion, conseille : “N’aimez jamais à en mourir.”
« Je suis une femme d’aujourd’hui », chantait la Cléopâtre incarnée par Sofia Essaidi en 2009 dans la comédie musicale (assez oubliable) de Kamel Ouali. Dans Cléopâtre in love, sur France Culture, Christophe Fiat en fait, lui aussi, une figure ultra moderne. La dernière reine d’Egypte (jouée par Judith Henry) revient sur l’évolution de son image après sa mort. Ses traits se confondent avec ceux d’Elizabeth Taylor depuis le film de Mankiewicz (1963). Mêmes destins « d’icônes sexy, de femmes à abattre », raconte langoureusement l’héroïne de cette fiction. La voix est grave et sensuelle, la diction à la fois hésitante et affirmée, singulière : chaque mot semble palpable, irremplaçable. Cléopâtre évoque ses amants, César puis Marc Antoine, affirmant que « dans deux mille ans les amoureux les prendront pour modèles ». Et donne un dernier conseil aux femmes : « N’aimez jamais à en mourir. » La reine ne regrette pourtant rien : « Ma vie fut un tourbillon joyeux qui sema la panique un peu, beaucoup, passionnément. » Une création audacieuse et hypnotique qu’on aime à la folie.