Meilleurs podcasts : un océan de plastique, un thriller jazzy et un guide des émotions |
Chaque semaine, “Télérama” vous emballe le meilleur de ses podcasts de choix, à glisser dans vos oreilles le week-end. Cette semaine, on est pris de vertige à l’énoncé des chiffres de la pollution plastique, on vibre avec le feuilleton jazzy “Viper’s Dream”, et on dissèque nos émotions sur Louie Media.
Dans l’actu
En 2016, un tiers des 396 millions de tonnes de déchets plastiques générées se sont retrouvées dans la nature. Dès lors qu’on se penche sur les chiffres de la pollution plastique (lire le dernier rapport WWF sur le sujet), il y a de quoi trembler. Mathieu Vidard consacre, sur France Inter, sa Tête au carré au sujet. En studio avec lui, la navigatrice Isabelle Autissier, présidente de WWF France, l’océanographe Jean-François Ghiglione et la physico-chimiste Nathalie Gontard. Ensemble, ils listent la nature des différents plastiques, leurs effets sur les organismes marins (de la modification de la reproduction des huîtres à la destruction des coraux), les actions que les pouvoirs publics, industriels et particuliers devraient adopter. « Le meilleur plastique, c’est celui qu’on ne consomme pas », rappelle Isabelle Autissier. Edifiant et terrible à la fois.
Thriller jazzy
Années 1960. Le jeune Viper fournit en marijuana le milieu artistique new-yorkais… Adapté du roman de Jake Lamar, ce passionnant polar en dix épisodes rend hommage à la musique noire, de Louis Armstrong à Miles Davis. Viper Dream, diffusé sur France Culture, « ressemble à un polar épique façon Scorsese, c’est très cinématographique », explique la réalisatrice Laurence Courtois. Viper n’est pas un truand comme les autres : traumatisé par les ravages de l’héroïne dans le monde artistique new-yorkais, il refusera toute sa vie d’en fournir aux musiciens, limitant son business illégal à la vente de marijuana. Mais la série est surtout, pour son auteur, Jake Lamar, une ode au jazz et à son évolution de 1930 à 1960, « des années clés : de Louis Armstrong à Miles Davis », en passant par le légendaire Charlie Parker. C’est la musique qui a servi de script à l’ancien journaliste de Time Magazine, arrivé en France en 1993 sur les traces des écrivains Richard Wright et James Baldwin.
Emois, émois, émois
« Je n’arrête pas de rire, parce que quand je suis gênée je ris », lâche-t-elle dans le premier épisode d’Emotions, sur Louie Media. Adélie Pojzman-Pontay s’attaque, un lundi sur deux, à ce qui anime les humains, les fait vibrer ou les empêche. Le trac est le premier sujet ausculté. D’abord de façon assez attendue, avec le témoignage de Franck, avocat en droit pénal qui « bloque » en pleine audience et se montre incapable d’énoncer le nom de son client. Et puis le podcast prend un tour plus profond, retraçant l’histoire du système éducatif français (avec la chercheuse Roberte Langlois), démontrant la prééminence de l’écrit et la rareté de la prise de parole des élèves en classe. « Cette émission est inspirée des podcasts américains This American Life et Invisibilia,qui enchâssent un récit et des témoignages, précise la journaliste. Avec une équipe de pigistes, nous racontons des histoires humaines fortes, et y ajoutons des regards d’experts qui explicitent des mécanismes. » Porté par un traitement du son soigné, qui laisse une jolie place au silence, Emotions atteint plutôt bien l’objectif que s’est donné, à sa création, il y a un an, le studio Louie Media : « Faire ressentir le monde. »
Et aussi…
Bolchoï. Le “Grand” (traduction française de Bolchoï) théâtre de Moscou est au cœur d’Arabesques de François-Xavier Szymczak, toute la semaine sur France Musique. Il croise les archives avec l’Histoire, de l’incendie de Moscou en 1912 à la rénovation du célèbre théâtre terminée en 2011, en passant par des années soviétiques tumultueuses. Entre autres pépites au programme, le poème symphonique Shéhérazade, de Rimski-Korsakov, avec « le Tsar des violonistes », David Oïstrakh.
Marry me. Laurent Valière offre aux auditeurs de 42e rue, sur France Musique, un concert autour de Marry Me A Little, délicate comédie musicale autour des œuvres de Stephen Sondheim — l’histoire de deux célibataires new-yorkais qui cherchent l’amour sans le trouver.