Faut-il prendre les menaces de Vladimir Poutine au sérieux? |
Le président russe doit faire face aux difficultés de son armées sur le terrain ukrainien, à une défiance grandissante de son peuple et au durcissement des positions occidentales.
Le ton monte entre le Kremlin et le reste du monde. Affaibli par la contre-offensive ukrainienne soutenue par l'Europe et les États-Unis, Vladimir Poutine tente de mobiliser son peuple et menace un Occident bien décidé à ne pas se laisser faire.
Le Russe affirme «ne pas bluffer», Washington dit le prendre au sérieux, la France en appelle aux non-alignés et Pékin se positionne enfin. Mercredi 21 septembre, quelques heures après l'allocution de Vladimir Poutine, Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a demandé la mise en place d'un «cessez-le-feu à travers le dialogue et la conciliation».
Sur le terrain, Moscou tente un coup de force via ses soutiens locaux. Mardi 20 septembre, les dirigeants séparatistes pro-russes des régions de Louhansk et Donetsk et les autorités d'occupation de Kherson et Zaporijia ont annoncé la tenue imminente de référendums d'annexion à la Russie, sur le modèle de celui qui avait finalisé celle de la Crimée en 2014. Des scrutins dont on peut largement douter de la sincérité et dont les résultats ne seront pas reconnus, a prévenu la communauté internationale.
Référendums en urgence, menace de recours aux armes nucléaires et mobilisation militaire partielle... Cette fuite en avant du leader russe est vue comme un geste de désarroi par de nombreux pays. L'Allemand Olaf Scholz parle même «d'acte de désespoir». Alors, faut-il prendre les menaces de Vladimir Poutine au sérieux?
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Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.