Qatar: pourquoi ce si petit pays a-t-il de si grandes ambitions? |
Le royaume pourrait vivre tranquillement de ses ressources gazières. Pourtant, il déploie des efforts considérables pour affirmer son soft power.
La Coupe du monde de football a commencé ce dimanche 20 novembre au Qatar (difficile d'y échapper), un Mondial que de nombreux défenseurs des droits humains, en Occident surtout, ont appelé à boycotter en raison des atteintes graves de Doha. Mais il n'y a pas que les progressistes du monde entier: un autre appel au boycott a été lancé par la branche yéménite d'Al-Qaida, qui accuse le Qatar de «travailler à la solde des croisés pour éloigner les musulmans de la péninsule de leur foi musulmane».
Cet appel au boycott est pour le moins significatif de la position du royaume, allié des États-Unis qui cherche à développer le soft power arabe avec sa chaîne télé, Al Jazeera, des investissements dans le sport et le divertissement, et surtout avec son rôle d'intermédiaire diplomatique.
Grand comme un département français, riche comme un pays européen grâce à ses ressources gazières, le Qatar comptait sur 2022 pour assoir sa place dans l'opinion. Pour l'instant, cela semble plutôt raté –en tout cas pour ce qui est de l'opinion publique européenne.
Pour autant, l'empressement des leaders occidentaux à se rendre sur la péninsule montre son importance géopolitique, car ce n'est pas que pour le foot que ces dirigeants s'y présentent.
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Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.