Fabrice Olivet, guerre à la drogue, guerre raciale? (1/2) |
Comment la «War on Drugs» de Richard Nixon est arrivée jusqu'en France.
En 1994, un ancien conseiller de Richard Nixon, John Erlichman, a déclaré à un journaliste du magazine américain Harper's: «L'équipe de campagne de Nixon en 1968 avait deux ennemis : la gauche pacifiste et les Noirs. Nous savions que nous ne pouvions pas rendre illégal le fait d'être pacifiste ou Noir. Mais en incitant le grand public à associer les hippies à la marijuana et les Noirs à l'héroïne, puis en criminalisant lourdement les deux produits, nous pouvions casser ces communautés. On pouvait arrêter leurs responsables, fouiller leurs maisons, briser leurs rassemblements et les diaboliser jour après jour dans les journaux télévisés. Est-ce qu'on savait qu'on mentait à propos des drogues? Bien évidemment.»
Cette affirmation, brutale, n'a jamais été prouvée formellement. Mais selon l'écrivaine américaine Michelle Alexander, de nombreux historiens considèrent que cette croisade contre la drogue était bien au cœur de la stratégie des Républicains à l'époque.
Le témoin de cet épisode, Fabrice Olivet, n'est pas américain, il est français. Mais il a vécu, au cours de sa jeunesse, ce qui peut être l'écho dans notre pays de cette guerre lancé par Richard Nixon. Il va nous raconter la série d'événements difficiles qui ont marqué ses premières années, avant d'expliquer comment il a réussi à mettre du sens à tout cela, via le combat militant.