La chanteuse de jazz Cécile McLorin Salvant, sur France Musique : “Quand je ne m’ennuie pas, je ne crée pas” |
Des origines multiples, une enfance marquée par des valeurs humanistes. Invitée du “Grand entretien”, la chanteuse de jazz Cécile McLorin Salvant remonte aux sources de son art.
Publié le 03 avril 2023 à 09h05
Le meilleur conseil qu’elle ait reçu est venu de sa sœur, alors qu’elle vivait une adolescence tourmentée : « Accepte d’être bizarre. » Née en 1989 à Miami, la chanteuse, musicienne et compositrice Cécile McLorin Salvant revient volontiers sur son enfance au micro de Nathalie Piolé, sur France Musique. Celle d’une « petite fille qui aimait bien discuter et plaire », avec des racines haïtiennes, tunisiennes, françaises… et des valeurs familiales ancrées dans l’antiracisme, le communisme et « la méfiance du pouvoir de l’argent ».
Mise au piano par sa mère, la gamine renâcle, ne répète pas, rêve d’avoir un accident de voiture plutôt que d’arriver à l’heure à son examen annuel (ce qui lui arrivera vraiment !). Mais la musique la séduit, et c’est au chant qu’elle s’épanouira. Avec légèreté et humilité, elle évoque son amour pour Sarah Vaughan, son goût pour les disques de Véronique Sanson, Philip Glass, Aretha Franklin ou Frankie Vincent, que passaient ses parents à la maison.
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Très axée sur ses premières influences et ses années de formation lyrique — en parallèle d’études de droit —, la série d’entretiens évoque aussi sa réussite rapide (elle est en 2010 la plus jeune lauréate du prestigieux concours Thelonious-Monk) et sa conception du travail. « Quand je ne m’ennuie pas, je ne crée pas, lâche-t-elle. Or souvent, je bloque les moments de créativité car c’est angoissant de s’ennuyer… » Franc et émaillé de chansons, cet autoportrait jazzy, lui, parvient à ne pas lasser.