Majordomes et petites bonnes: dans l\'intimité des grandes fortunes, avec Alizée Delpierre, auteure de «Servir les riches» |
Elle s'est intéressée à ce peuple invisible sans qui les super riches ne pourraient pas vivre dans le luxe auquel ils aspirent.
La sociologue Alizée Delpierre s'est immergée dans les villas et les châteaux des plus grandes fortunes, mais pas côté piscine, plutôt côté cuisines. Elle a enquêté sur la domesticité contemporaine. Bonnes, majordomes, gouvernantes, chauffeurs... Elle s'est intéressée à ce peuple invisible sans qui les super riches ne pourraient pas vivre dans le luxe auquel ils aspirent. Elle-même d'ailleurs s'est prêtée au jeu en travaillant comme «nanny» pour des familles plus que nanties. Combien ça gagne, qu'est-ce que ça coûte, qu'est-ce qui se joue dans ce rapport au «service» le plus extrême? Elle nous fait part de ses nombreuses découvertes et nous livre quelques clefs d'analyse qui nous renvoient, nous, les normaux, les cadres, les smicards, les chômeurs, à une réflexion profonde sur notre rapport à l'argent.
«De plus en plus les politiques publiques et notamment en France, encouragent énormément la délégation des tâches domestiquées parentales par de la marchandisation de ces services. Ce qui fait que toutes les classes sociales sont confrontées à une sorte d'idéal de vie je pense, de se faire servir et de consacrer leur temps à autre chose qu'à faire le ménage, qu'à faire les courses, qu'à faire à manger et ça, ça s'intègre totalement au capitalisme contemporain qui vise à faire travailler les gens de plus en plus.»
«De plus en plus les politiques publiques et notamment en France, encouragent énormément la délégation des tâches domestiquées parentales par de la marchandisation de ces services. Ce qui fait que toutes les classes sociales sont confrontées à une sorte d'idéal de vie je pense, de se faire servir et de consacrer leur temps à autre chose qu'à faire le ménage, qu'à faire les courses, qu'à faire à manger et ça, ça s'intègre totalement au capitalisme contemporain qui vise à faire travailler les gens de plus en plus.»