Invité de “Musique émoi”, le metteur en scène, plasticien, scénographe et chorégraphe livre un échange parfois touffu, mais passionnant. À réécouter en podcast.

Qu’il est difficile de définir Romeo Castellucci. Et pour cause : l’Italien est à la fois metteur en scène, plasticien, scénographe et chorégraphe. Reçu par Priscille Lafitte dans Musique émoi (sur France Musique), le diplômé des Beaux-Arts berce nos oreilles de son accent chantant. Il aborde sa recherche de « quelque chose d’inconnu, même dans le répertoire, même dans Wagner » ; et son désir d’atteindre sur scène « le cinquième mur : l’esprit, le corps, le cœur du spectateur », car c’est là que tout se joue.

Transporté par ses souvenirs — celui du Sacre du printemps de Stravinski, qu’il découvre, étudiant, à Bologne lors des années de plomb —, l’homme de théâtre est enchanteur. On le concède, parfois un brin difficile à suivre dans ses digressions — c’est un amoureux de la métaphore. Reste un échange délicatement enveloppé par des grands du répertoire, comme Monteverdi ou Schubert. Eux ne font qu’amplifier les mots de Robert Walser dont Castellucci fait la lecture : « La musique, c’est comme un chagrin mélodieux, un souvenir fait de sons, un tableau pour l’oreille. »