Claire est psychologue en prison : elle écoute les détenus, voit comme ils vivent. Et sans les trahir, auprès de la journaliste Daphné Turpin dans “La prison c’est pas l’hôtel”, c’est elle qui se confie sur son quotidien, et donc sur celui de ses patients…

Quand Claire raconte son métier de psychologue dans une prison pour hommes, elle rencontre souvent deux réactions : « Heureusement qu’il y a des personnes comme toi ! » lui dit-on, ou bien alors « mais comment peux-tu côtoyer ces gens-là ? ». Pour Arte Radio, la trentenaire revient sur sa profession méconnue, des clichés qui l’entourent jusqu’à ses aspects les plus sombres. Elle dépeint, au micro de la journaliste Daphné Turpin, un « milieu pénitentiaire dysfonctionnel et abandonné par les pouvoirs publics ».

Elle l’annonce d’emblée : la prison, ce n’est pas comme dans la série Orange is the New Black. Les prisonniers n’ont le droit qu’à trois douches par semaine, ne sortent pas de leur cellule, sont trop nombreux pour le nombre de postes de travail disponibles… Avec humour (un détenu lui a raconté « comment planquer de la cocaïne dans des tomates… c’était d’une créativité inouïe ! »), Claire livre quelques bribes d’entretiens qu’elle a eus avec ses patients ; des moments vivants « très riches, précieux pour eux autant que pour [elle] ». Et dénonce, en creux, des conditions carcérales aussi précaires que violentes.