Séverine, caissière à Carrefour: dans le viseur de celle qui vous encaisse |
Elle s'insurge contre les jugements moraux sur son métier alors que la rémunération est meilleure que dans d'autres jobs.
«Je préfère faire ça que caissière à Carrefour» ou encore «au pire, je ferai caissière à Carrefour»... Pour Séverine, cette phrase a forcément une résonance particulière puisque elle, c'est justement son quotidien. Mère célibataire de trois enfants, elle a construit une relation ambivalente au supermarché qui lui a «sauvé la vie» en lui donnant un CDI et un salaire correct et où, en même temps, elle s'est retrouvée «coincée».
Depuis des années, elle nous scanne, nous et nos articles, et observe le petit théâtre de la consommation en grande surface. Pour une fois, une caissière sacrément lucide parle à cœur ouvert, et... spoiler, il y a une jolie surprise à la toute fin. Bonne écoute!
«Toutes ces remarques sur les caissières, c'est le symbole de la déchéance sociale, clairement. J'ai eu du mal à assumer. Je ne dis pas que je suis caissière sauf si on insiste. J'essaie de changer de conversation. Mais des fois ça marche pas.
–“Tu fais quoi?”
–“Je travaille à Carrefour”
–”Ah, et tu es en rayon? Tu es chef de rayon?”
–“Non, non je suis en caisse.”»