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Alors que le sujet de la confiance du public dans les médias reste toujours aussi sensible (même si la radio peut se féliciter d’être le média considéré comme le plus crédible), l’accélération du développement des voix de synthèse, utilisables rapidement et facilement par les acteurs des industries médiatiques, culturelles et créatives, offre des perspectives tout aussi enthousiasmantes que potentiellement très problématiques… 

La facilité d’accès et d’utilisation des plateformes de création de deepfakes audio est un accélérateur de propagation de fakenews numériques, qui nuisent aux personnalités publiques comme les artistes, les personnalités publiques et politiques, mais aussi au grand public.

Les deepfakes audio : à ne jamais prendre à la légère

Entre les mauvaises mains, ces technologies peuvent avoir de lourdes conséquences et créer de nouveaux cas de cybercriminalité. La différence entre une IA vocale et une vraie voix sera de plus en plus dur à mettre en lumière, ce qui facilite les tentatives de fraude et de vol par appel dont certaines entreprises ont déjà été victimes. Même si l’audio de synthèse peut être une machine à LOL sur le net, comme avec une IA faisant jouer Biden, Obama, Trump et Roosevelt à Minecraft, il ne faut pas perdre de vue qu’il peut constituer une menace réelle pour la démocratie. En tout cas, il a déjà été utilisé comme outil diffamatoire sur X par Trump en mettant en scène Nancy Pelosi comme ivre lors d’une conférence. Cette utilisation dangereuse est même allée plus loin et a émergé dans la guerre civile au Soudan. Des vidéos avec la voix de son ancien dirigeant, Omar al-Bashir, ont été divulguées, sauf que la voix était fausse, de quoi déstabiliser une population déjà victime de la guerre civile. 

Une adaptation nécessaire à ces nouvelles technologies ?

Certains médias et radios ont cependant souhaité profiter de ce développement de ces voix de synthèse pour innover dans leur contenu, et tirer des apprentissages de ces nouveaux usages. Au printemps dernier, la radio de télévision suisse Couleur 3 a ainsi instauré une journée pendant laquelle tous ses contenus sont créés par une IA, autant les voix que les textes (sauf pour les informations et l’actualité) et les musiques. Elle n’est pas la seule à avoir eu cette idée puisque la société américiane Futuri a lancé RadioGPT, la radio qui s’adapte à votre localité et qui est totalement basée sur l’IA.

Pendant que l’écosystème des outils de clonage vocal se développe, des législations se mettent en place pour les encadrer. Des recherches sont lancées pour réussir à détecter les deepfakes, et plusieurs outils sont disponibles comme FakeCatcher créé par Intel. Il est toutefois plus difficile de repérer les fakes audios, qui sont de mieux en mieux réalisés.

Le débat est également ouvert avec des traductions automatiques, qui sont parfois peu fiables, sans oublier l’industrie du doublage conçu par les IA qui menacent le métier de doubleur. Des nouvelles solutions comme Heygen qui a beaucoup fait parler d’elle ces derniers jours, repousse encore les limites de la traduction en gardant une voix naturelle et en synchronisant les lèvres dans les vidéos. Brut nous montre les résultats qui sont bluffants, et tout aussi inquiétants. 

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