Podcast : faussaire, c’est tout un art |
Son talent de dessinateur a trompé le marché de l’art, lui a valu la fortune… puis la prison. Confessions passionnantes d’un faussaire sympathique sur Arte Radio.
Petit, il copiait des Schtroumpfs. Le talent était là, et le geste, facile : rien de plus simple que de reproduire les traits dessinés par un autre. Quand il a eu 20 ans, c’est l’argent qui est devenu facile pour cet artiste belge qui, des années plus tard, partage sa passionnante histoire avec Fabienne Laumonier pour Arte Radio.
Le premier dessin, c’était une tête de femme, à la manière du peintre belge Paul Delvaux. Pas signé. Surtout pas. Glissé par un complice au milieu d’une vente d’œuvres d’art. Le subterfuge fonctionne. C’est le début d’une petite carrière de faussaire : deux années à se jouer du marché de l’art belge.
Un passe-temps risqué mais festif pour une bande de copains qui se gaussent de la facilité avec laquelle ils alignent les zéros. « C’est comme ça, de l’argent gratuit. Du bonheur pas mérité. Mais du bonheur pas mérité, c’est aussi du bonheur », raconte-t-il, hésitant entre repentir et tendresse envers le jeune culotté qu’il était.
Rattrapé par la patrouille, après le dessin de trop, il passe un mois et demi derrière les barreaux. Mais en défiant le marché de l’art, il avait eu sa petite vengeance. « Nous aussi on était des artistes et on faisait des choses fantastiques, qui ne se vendaient pas », se souvient-il.
Quelle place pour l’esthétique dans un marché qui s’emballe pour des initiales ? Telle est la question qu’il soumet prudemment aux enchères, au terme d’un portrait d’une douceur impressionniste.