Majelan, la plateforme de podcasts de Mathieu Gallet, prend son envol |
Replays, podcasts, playlists en accès libre… C’est ce que propose la plate-forme Majelan, “grande bilbiothèque audio gratuite”, mise en ligne le 4 juin par Mathieu Gallet et Arthur Perticoz. La version payante promet de son côté des podcasts originaux, avec quelques grands noms du petit écran.
Les découvertes audio de Majelan égaleront-elles celles du navigateur portugais Magellan, qui a inspiré son nom ? La plate-forme de podcasts, lancée ce mardi 4 juin par Mathieu Gallet, ex-pdg de l’INA et de Radio France, et l’entrepreneur Arthur Perticoz, prend enfin la vague, quelques semaines après sa concurrente Sybel. D’abord sous la forme d’une application, puis d’un site (à l’été ou à la rentrée), elle propose « une grande bibliothèque audio gratuite, sans publicité ajoutée ». Les auditeurs pourront accéder gratuitement à des sélections de replays radio, de podcasts natifs et de playlists thématiques.
« La connaissance de l’audience est le point faible du podcast, précise Mathieu Gallet. Nous mènerons un travail d’analyse des données, que nous communiquerons gratuitement à chaque éditeur [station, studio de podcast ou podcasteur indépendant, ndlr], pour l’aider à monétiser ses contenus et orienter sa production. Et ce en préservant l’anonymat des auditeurs. »
« Une grosse partie de notre travail consiste à faire découvrir les contenus existants, dont il y a profusion, poursuit Mathieu Gallet. Nous avons investi pour proposer une curation humaine ainsi qu’un choix fait par des algorithmes, qui s’adapte à l’usage de chacun. » Dotée d’un design fluide et efficace, l’application permet de filtrer les podcasts selon la langue, la durée d’écoute, ou encore une soixantaine de catégories thématiques. Et de reprendre plus tard la lecture d’une émission, après l’avoir arrêtée.
Une version payante pour des récits originaux
Pour 4,99 euros par mois, l’auditeur gourmand pourra s’abonner à Majelan +, et obtenir ainsi des contenus originaux. Des sons « serviciels, éducatifs, de l’entertainment, des récits documentaires, de l’audio narratif ». Par exemple une série sur des gens qui entendent des voix, par le psychanalyste Gérard Miller ; une autre sur l’enfance de grands personnages historiques ; Wesh Coast, des portraits des quartiers de Los Angeles à travers leurs habitants ; des nouvelles de Maupassant lues par Michel Drucker, Claire Chazal ou Jean-Luc Reichmann ; une série visant à expliquer aux enfants « pourquoi je dois me laver les dents » ou « trier mes déchets »... « Nous n’achetons pas à des producteurs tiers, indique Mathieu Gallet. Nous créons notre propre catalogue, dans nos propres studios. » Grâce à un partenariat avec l’INA, Majelan + proposera aussi des archives — d’anciennes émissions de Radio France, les feuilletons Sherlock Holmes ou Arsène Lupin…
Financé par le fonds Idinvest (devenu Eurazeo) – à hauteur de 4 millions d’euros – et une dizaine de « business angels », Majelan emploie vingt-cinq personnes, dont quinze spécialement pour la technique. Une nouvelle levée est prévue dans les mois à venir « pour accélérer sur le marché francophone », explique Mathieu Gallet, qui vise l’Amérique du Nord. Avec quel objectif sur le court ou moyen terme ? « Nous n’avons pas de plan à trois ans, continue le cofondateur de Majelan. Notre seule ambition est de fidéliser. Nous verrons combien d’auditeurs se convertissent au payant… »