IA et création musicale : quel avenir ? |
La newsletter de la radio de demain #377… Abonnez-vous
La dernière édition des Grammy Awards a récompensé le titre Now and Then, composé par les Beatles il y a plus de cinquante ans et ressuscité grâce à l’IA par Paul McCartney. Cette technologie qui semble être en mesure de pouvoir tout accélérer depuis quelques année, qui ne cesse de questionner nos convictions et nos considérations éthiques de la création, est aujourd’hui au cœur de nouveaux enjeux. Comme ceux qui émergent quand les plateformes musicales s’emparent de la question et créent des œuvres avec de l’IA.
De plus en plus de projets imaginés en co-création avec l’IA
De Suno à Beatoven en passant par voicemy.ai… De nombreux outils permettent de générer une musique “originale” à partir d’un simple prompt. C’est grâce à eux que nous avons pu découvrir cet été Johnny chantant les Cités d’Or ou Kaaris entonnant Maya l’Abeille. Dans ce cas, tout le monde peut réaliser rapidement qu’il s’agit de faux morceaux fabriqués avec l’IA.
Mais des cas de featuring mainstream entre The Weeknd et Drake ou Angèle et Gazo, qui avaient tout de vrais ont même surpris les principaux concernés qui affirmaient être “inquiets pour leur métier”. Mais bon, tout ça n’est pas très nouveau :
Dire Straits utilisaient déjà des images de synthèse pour réaliser le clip Money for Nothing en 1985. Plus récemment, Hello World, imaginé par de nombreux artistes dont Stromae, prend pour appui le logiciel Flow Machine produit par Sony CSL.
Les artistes face aux plateformes
Lorsque chercheurs et artistes imaginent ces projets, ils sont souvent loin de se rendre compte des répercussions possibles, presque comme à l’époque de la découverte de la réaction en chaîne (pour en savoir plus sur les découvertes scientifiques et l’apocalypse, c’est ici)… Légiférer serait la seule solution pour protéger les droits des artistes-auteurs ? Et pour que l’IA reste un outil d’interaction avec l’humain ?
Ainsi, la journaliste Liz Pelly a révélé que Spotify remplaçait des titres originaux par des titres commandés à des ghostwriters (auteurs-fantômes), imitant le “mood” de la playlist qu’ils intègrent (lofi, chill, trance…) – le tout pour diminuer la part de revenus à reverser en droits d’auteurs.
Pire encore, la plateforme suédoise utilise l’IA pour créer de faux-titres qu’elle intègre dans des playlists destinées à être écoutés en parallèle d’une autre activité.
Deezer revendique mettre au point un détecteur d’IA pour garantir des revenus plus justes, en réponse au fait qu’un titre sur dix publiés est généré.
Cette volonté de réguler anime aussi de plus en plus d’artistes, comme Björk, ou des centaines d’ONG, via par exemple cette pétition signée par plus de 11 500 artistes.

A emporter
❤️ Comment Le Parisien a piégé des brouteurs, ces « arnacœurs » en ligne