Le monde de l’art à l’écoute du numérique et des IA |
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La semaine dernière, nous étions au NewImages Festival, une manifestation artistique annuelle aux deux pieds bien plantés dans le numérique. Entre les tests d’œuvres en réalité augmentée, plusieurs startups présentaient leurs projets pour rapprocher les usager·es des lieux culturels avec des objets technologiques, notamment via des casques de réalité virtuelle. Cette semaine dans Hyperradio, on se demande comment évoluent l’art, les artistes mais aussi les centres culturels à l’époque du tout-numérique.
Quand le numérique transforme le marché de l’art
Le numérique s’invite dans tous les pans du monde artistique, tant en arts plastiques qu’en art vivant ou sonore, nous prouve le dernier numéro des Inrockuptibles. Alors que certain·es artistes préfèrent l’ignorer, voire le dénigrer au profit de l’art humain, d’autres prennent la décision de l’utiliser pleinement, quitte à en montrer les limites. Déjà en 2018 (il y a presque 10 ans !) un tableau se vendait 432 500 dollars dans l’une des salles d’enchères les plus prestigieuses des Etats-Unis. Seulement voilà, cette toile, réalisée à l’initiative d’un collectif de trois artistes français, était à 100% le fruit d’une intelligence artificielle, une vive polémique à l’époque.
Plusieurs festivals et lieux culturels mettent depuis en lumière ces créations numériques, comme le KIKK à Namur en Belgique, Tropisme à Montpellier ou encore le Grand Palais Immersif à Paris. Plus encore commencent à fleurir des expositions spéciales sur ces thématiques, et notamment celle de l’intelligence artificielle. D’avril à septembre, le Jeu de Paume propose l’exposition Le Monde selon l’IA. Outre simplement dévoiler des œuvres générées entièrement ou en partie grâce à ces outils générateurs, elle propose une réelle réflexion quant à sa place tant artistique, sociale, qu’éthique. A Enghien-les-Bains aussi, le numérique viendra bientôt croiser le regard de la danse dans un plateau partagé entre deux compagnies. Le musée d’arts de Nantes propose de son côté jusqu’au 31 août une exposition retraçant l’histoire de l’art optique à l’art numérique, des années 60 à nos jours, Elecric OP.
Renouer avec les classiques : quand la tech redonne voix aux chefs-d’œuvre oubliés
Du côté musical et sonore, le numérique et surtout l’intelligence artificielle fait son chemin de croix. Alors oui, composer un morceau entièrement avec l’IA prend des codes bien différents de ceux de la création musicale humaine. Distinguer une composition faite par la main humaine de celle générée par ordinateur n’est apparemment pas si facile que ça. Mais bon, lorsque quelque 20 000 nouveaux sons postés sur Deezer sont créés par IA, ça devient difficile d’y voir clair.
Le musicien Edouard Ferlet quant à lui improvise au Printemps de Bourges un quatre mains assez spécial inspiré du Köln Concert de Keith Jarrett : deux mains humaines, deux d’intelligence artificielle. Alors que le pianiste joue quelques segments de jazz, l’IA, sur le piano d’à-côté, suit la cadence et mêle ses notes à celles de Ferlet dans une improvisation convaincante.
Recréer la voix d’André Breton ou celle de la Joconde, découvrir la culture huronne-wendat, se réapproprier Versailles… De plus en plus d’entreprises revisitent les expériences artistiques et muséales entre son et technologie. Avec elles, expériences immersives tant visuelles qu’auditives prennent place dans des lieux emblématiques du patrimoine, notamment industriel. Malgré tout, entre interactivité et immersivité, le musée peut parfois devenir une attraction qui exploite la réinterprétation des œuvres. A quand la BO du Cri de Munch ?

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