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En France comme partout dans le monde, les relations – fructueuses ou conflictuelles –  entre grands médias et acteurs de l’IA se multiplient. Tandis que les rédactions testent de nouveaux outils, les lecteurs, ont maintenant à disposition des chatbots pour obtenir des infos toujours plus personnalisées. Alors comment l’IA réinvente l’info ?

Vu des médias : un vertige de l’IA

Les médias adoptent aujourd’hui des attitudes parfois opposées : s’opposer frontalement aux outils ou développer des collaborations avec les acteurs de l’IA. Une autre voie se dessine toutefois : sélectionner avec discernement leurs partenaires afin de renforcer leur place dans l’industrie.

Ces derniers mois, plusieurs grands médias, dont Wired et Business Insider, ont découvert qu’ils avaient publié des articles signés par une auteure fictive, Margaux Blanchard. Selon une enquête de Press Gazette, les articles de cette prétendue pigiste freelance étaient en fait générés par intelligence artificielle. Face à la montée en puissance de l’intelligence artificielle et à cause de la multiplication de ces dérives, plusieurs éditeurs de presse continuent d’envoyer des mises en demeure à des bases de données comme Common Crawl, afin de faire plier OpenAI, Mistral, Google et les obliger à négocier.

Le Washington Post a de son côté choisi la verticale expérimentation en développant son chatbot appelé Ask The Post AI, qui fait exactement ce que son nom suggère : le modèle explore les archives du journal pour répondre aux questions des lecteurs. Le média local Connecticut Mirror a lui aussi poursuivi les tests pour améliorer la production de l’information. Ce média local a par exemple créé une base de données répertoriant les votes de chaque membre de l’assemblée générale depuis 2023, puis a entraîné le modèle d’IA sur cette base afin de répondre aux questions concernant les tendances de vote.

De son côté, le New York Times semble avoir changé de position en signant un accord avec Amazon pour autoriser l’exploitation de ses contenus journalistiques, alors que le média est toujours en procès contre OpenAI pour violation du droit d’auteur. Sélectionner ses partenaires peut constituer une réponse stratégique dans ce monde marqué par le nouveau paradigme imposé par l’IA.

Vu des plateformes : une ultra personnalisation de l’information ?

Pour les acteurs de la tech, ce nouveau terrain de jeu est une mine d’or. Google multiplie les spectateurs potentiels en doublant automatiquement les vidéos publiées sur YouTube. Sur Netflix, les utilisateurs peuvent créer leurs propres clips grâce à un outil IA. Inception Point AI pousse le concept encore plus loin : 5 000 podcasts et plus de 3 000 épisodes produits chaque semaine, avec un coût de production d’un dollar par épisode.

Dans ce monde, chaque contenu devient rentable et exponentiel. L’information de demain s’annonce plus globale, instantanée et ultra personnalisée.

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