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Après le lancement de ChatGPT en 2022 et la folie des images inspirées par Studio Ghibli, OpenAI vit un nouveau moment de viralité sur les réseaux sociaux avec sa nouvelle application de génération de vidéo Sora. Si le géant de l’IA nous avait promis une révolution dans les domaines de la santé et de l’éducation, OpenAI semble finalement miser sur le divertissement. Dès lors, l’IA est-elle vouée à devenir simplement une technologie virale ou va-t-elle réaliser le rêve des grandes plateformes d’être une vraie interface pour notre vie numérique ?

De l’IA en veux-tu en voilà

À une semaine d’intervalle, Meta et OpenAI lançaient Vibes et Sora 2, deux applications similaires. Leur principe : générer des vidéos à partir de prompts textuels avec une interface à la TikTok pour découvrir les créations des utilisateurs. En quelques jours seulement, Sora 2 est devenue l’appli la plus téléchargée sur Apple Store US, avec 1 million de téléchargements en 5 jours. Phénoménal pour une application seulement disponible sur invitation aux États-Unis. Quelques mois auparavant, c’était Google qui annonçait en grande pompe Veo 3, un modèle de génération de vidéos criant de réalisme. L’objectif affiché : démocratiser la création de contenus et faciliter la recherche d’inspiration.

Et comme on pouvait le prévoir, Sora 2 est déjà inondée de deepfakes, allant d’animations du PDG d’OpenAI en train de voler des cartes graphiques jusqu’à Stephen Hawking (décédé en 2018) montré en train de se faire horriblement brutaliser. Autre dérive : le harcèlement.  Avec Sora, OpenAI permet de s’incruster soi-même ou d’autres personnes dans des vidéos synthétiques, une fonctionnalité qui alimente même déjà des désirs de stalkers, comme le dénonce la journaliste Taylor Lorenz. Un témoignage parmi d’autres qui met en doute la pertinence de mettre à disposition du grand public une machine à fabriquer des deepfakes…

Pendant ce temps, ChatGPT se plateformise

Le succès de Sora n’empêche pas OpenAI de continuer à déployer sa stratégie : transformer ChatGPT pour qu’il devienne bien plus qu’un simple chatbot et mute en un véritable système d’exploitation. À partir de cette semaine, ChatGPT donne accès directement à de nombreuses applications comme Booking.com, Canva ou Spotify, et avec le lancement du SDK Apps, les développeurs pourront créer de réelles applications accessibles directement depuis ChatGPT. L’IA n’est plus seulement un outil, mais devient toute une interface.

Avec la création de systèmes IA toujours plus puissants et performants, certains utilisateurs se demandent si des mesures de sécurité plus drastiques ne devraient pas être mises en place. Le spécialiste Yoshua Bengio redoute des conséquences catastrophiques en raison de la propension des LLM à manipuler ou tromper leurs utilisateurs, privilégiant parfois leurs propres objectifs au profit des intérêts humains. L’humanité se dirige-t-elle alors tout droit vers un remake de Terminator ? Ou pourra-t-on faire confiance aux chatbots pour interfacer notre vie numérique ?

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