| Une nouvelle era de désinformation |
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L’intelligence artificielle rend désormais possible le fait de s’informer sans même ouvrir un onglet. Une question, un prompt, et voilà les actus du jour, triées, résumées, expliquées… inventées ? Entre les hallucinations des chatbots IA, les faux sites et les médias orientés politiquement, comment démêler le vrai du faux ?
Un nouveau rapport aux médias
Même si seulement 8% des Français utilisent aujourd’hui l’intelligence artificielle pour s’informer, la tendance grimpe vite chez les jeunes, avec déjà 12 % chez les moins de 35 ans et 15 % chez les moins de 25 ans. Ça peut se comprendre : gain de temps, compréhension rapide et plus de noyade dans une masse d’articles. Une tendance accentuée depuis l’arrivée des navigateurs web dopés à l’IA. Mais cette hyper-accessibilité a un revers. On clique moins, on vérifie moins et il est de plus en plus difficile d’ouvrir une page internet sans tomber sur les actus : 64% des personnes s’informant grâce au numérique se disent submergées par cette avalanche d’informations.
S’informer vite, oui, mais s’informer bien, c’est mieux. Avec le nombre d’infos que l’on voit passer par jour, on ne se rend peut-être pas compte de la quantité de désinformation qui circule sur Internet : 45% des réponses des IA contiennent des erreurs significatives sur l’actualité et le taux de fausses informations propagées par les chatbots est passé de 18 à 35% en un an.
Vrai ou faux ?
Depuis le lancement des plateformes Vibes, Veo 3 et Sora 2, les deepfakes de personnalités connues sont de plus en plus fréquents et performants… récemment, une vidéo montrant Catherine Connolly “se retirant” de la course présidentielle en Irlande a fait le tour des réseaux sociaux et un candidat républicain américain a fait un “débat” avec une version IA de son adversaire pendant près d’une heure, car cette dernière avait refusé plusieurs fois de venir sur le plateau.
On pourrait croire que la désinformation s’arrête aux vidéos et aux réponses générées par des agents IA, mais non ! Alors que Google Discover est une des premières sources de trafic des médias, elle est désormais infiltrée par des sites générés de toute pièce par l’IA. Tout semble crédible : logos, dates, citations… sauf que tout est faux. En juin, le média NEXT en avait détecté plus de 4000 !
Des canulars aux infox
En plus de cela, de nouveaux médias orientés politiquement participent à cette désinformation, qu’ils le veuillent ou non, comme Grokipedia, une encyclopédie en ligne lancée par Elon Musk, qui a pour but de concurrencer Wikipédia jugée trop “woke”. Nourrie par l’IA, cette nouvelle plateforme relaie des propos d’extrême droite mêlés à de fausses informations.
Wikipédia, critiquée dans les années 2000 pour son manque de fiabilité, est aujourd’hui un site que l’on sait fiable. Et pourtant des canulars continuent de circuler sur la plateforme, comme la fameuse histoire de Michel Lucarna, pseudo-inventeur cannibale du croque-monsieur.
Comme quoi, tous les outils ont de bons côtés, à condition de les utiliser avec un minimum d’esprit critique, l’IA comme le reste. On garde donc un réflexe simple : toujours vérifier les sources.

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