“Un été en Antarctique” sur France Culture, une déclaration d’amour au continent blanc |
Base Dumont-d’Urville, au pôle Sud. Sur la banquise, des manchots. Et des gens. Nicolas Martin les a rencontrés, il en est tombé amoureux… A écouter du lundi au vendredi, jusqu’au 12 juillet.
Qui n’a jamais rêvé d’explorer le pôle Sud et ses immensités glacées ? Entendre le craquement de la banquise sur la coque du bateau, sentir le froid frapper son visage, s’amuser de voir un manchot tomber sur la glace… Difficilement accessible (il faut pas moins de trente heures de vol et de six jours de cargo, quand les conditions météorologiques le permettent), l’Antarctique reste pour beaucoup un objet de fantasmes.
C’est vers ce bout du monde que Nicolas Martin a eu la chance d’aller pour Un été en Antarctique, sur France Culture. Sur le navire polaire L’Astrolabe, puis sur la base Dumont-d’Urville, il a vécu ce qu’il décrit lui-même comme « une histoire d’amour ». Pour le continent d’abord, qu’il découvre émerveillé, et dont la description et les bruits suffisent à imaginer un paysage grandiose. Mais le producteur est surtout tombé amoureux des gens qu’il y a rencontrés, et cet amour irrigue son documentaire.
Venu accompagner un groupe qui commence une mission d’un an (dont neuf mois en autarcie totale de mars à novembre, un « hivernage »), il a assisté à la semaine de passation entre deux équipes. Les vingt-cinq personnes qui repartent ont la boule au ventre de voir cette aventure humaine se terminer, les vingt-cinq qui arrivent oscillent entre excitation et crainte.
Une vie entre parenthèse
Difficile de ne pas s’attacher à celles et ceux que ce reportage en dix épisodes nous donne à entendre : médecins, chefs de district, boulangers, ornithologues, mécaniciens… Tous ont mis leur vie entre parenthèses pour cette aventure en terre Adélie. Il faut apprendre à vivre dans une bulle, s’adapter au froid polaire (« perdre un gant, c’est perdre une main ») et à l’odeur des fientes des manchots Adélie ou empereurs, seuls compagnons pendant un an. Mais aussi apprendre à se connaître soi-même, à des dizaines de milliers de kilomètres de tout repère familial ou culturel.
Des témoignages des hivernants, on retient surtout la petitesse de l’humain face à la nature, qu’il faut préserver à tout prix. Au fil de leurs récits, on apprend à chérir comme eux la banquise, les manchots, les gens. Il est rare qu’un documentaire audio parvienne à entremêler reportage et intime avec tant de justesse. Si bien qu’à la fin de ces dix jours vous aurez, comme Nicolas Martin, le cœur serré de quitter ces personnages qui se sont livrés avec pudeur et franchise.