Podcast : patronyme ou matronyme ? Telle est la question dans “Le Nom de ma mère” |
Dans la série documentaire québécoise, la journaliste Marie-Hélène Frenette-Assad se pose la question de la transmission de l’identité familiale et de la filiation dans le choix d’un nom de famille.
Quand Marie-Hélène Frenette-Assad était petite, elle avait le nom de famille le plus long de sa classe. Composé, comme beaucoup d’enfants nés dans les années 1980 au Québec, de celui de sa mère, puis de celui de son père. Ce nom, rendu possible par la réforme du droit de la famille de 1981 — qui disait également qu’une femme ne pouvait pas prendre légalement le nom de son mari —, Marie-Hélène Frenette-Assad a mis longtemps à se l’approprier. Devenue adulte, elle s’étonne que ses amies choisissent souvent de ne pas transmettre à leurs enfants cette part d’identité.
Dans Le Nom de ma mère, la journaliste se demande pourquoi, et essaye de retracer l’histoire des noms de famille composés au Québec : ce qu’ils signifient pour celles et ceux qui les portent, mais aussi pour la société. Le refus de certaines femmes de transmettre leur nom serait-il un recul dans le combat féministe ? Dans cette série en cinq épisodes, tous les points de vue sont représentés : des femmes qui veulent absolument transmettre leur matronyme (« C’était évident. Il y a eu plus de débat entre nous quand j’ai acheté mon Kitchen Aid »), à celles qui s’y refusent, par réticence à choisir l’un des noms de leur propre nom composé, mais aussi les couples de femmes qui doivent choisir le nom de leur bébé né par PMA, et celles qui n’en voient pas l’intérêt. Un beau documentaire qui fait se questionner sur le rapport que nous entretenons à nos noms, nos familles et la norme sociale du patronyme.