“Sexe, drogue et… jazz”, la vie très rock’n’roll des jazzmen révélée sur France musique |
Le réalisateur Florian Royer a trouvé le moyen de nous faire tendre l’oreille. Grâce à des morceaux de choix et des anecdotes sulfureuses, il ressuscite les filous qui ont fait swinguer le XXe siècle. L’occasion d’exhumer des trésors musicaux.
Luxure, colère, orgueil, gourmandise… Florian Royer décline ces quatre péchés capitaux dans autant de numéros des Bad boys du jazz sur France Musique. « Si on faisait les good boys du jazz, on ne tiendrait pas trente minutes », s’exclame le jeune producteur de 28 ans — qui enchaîne sa troisième saison sur l’antenne. L’occasion d’entendre des disques rares et des captations inédites dans une série pour le moins originale. « J’ai la chance de connaître des vieux collectionneurs américains qui m’envoient des copies en version mp3, explique-t-il modestement, comme Joe Bussard, qui a des milliers de disques dans sa cave du Maryland. » Florian Royer apprécie la musique à la manière d’un orpailleur : patient, déterminé, érudit, il cherche passionnément ses pépites dans les alluvions du siècle passé.
Grand voyageur en quête de sons, il a élu domicile en Amérique du Sud, entre le Brésil et l’Argentine. Il rentre deux mois par an à Paris l’été pour rejoindre les studios de France Musique, comme on revient au port les cales chargées de trésors musicaux. Quant au thème de ses recherches, le producteur l’a choisi sans hésiter : « Les bads boys, ça interpelle plus qu’un musicien qui sort du conservatoire de Berkeley ! D’autant que les artistes de jazz n’ont pas attendu le rock et certainement pas le rap pour cumuler les vices. La musique des bas-fonds était souvent jouée dans les ghettos et les maisons closes, avec tous les abus à portée de main : sexe, drogue, alcool et… jazz. » Une série à consommer sans aucune modération.