Une nuit bleue avec Christophe, sur Radio Nova |
Pour “À la dérive”, la journaliste Aurélie Sfez accompagne un artiste sur les territoires qui l’inspirent, et donne ainsi accès à son laboratoire intime. Avec Christophe, le 15 septembre, on n’est pas couché.
« Moi j’tai rencontrée, j’te quitterai jamais », déclare le chanteur Christophe à Aurélie Sfez dans l’émission À la dérive, sur Radio Nova. On n’en doute pas, tant ces deux fortes personnalités ont en commun d’aimer se frotter au réel, de partir à la rencontre des autres, pourvu que leurs récits soient taillés par un parcours de vie singulier. Ce genre d’échanges généreux qui nourrissent leur imaginaire capte l’attention des auditeurs, prêts à leur emboîter le pas et à découvrir le Paris de Christophe, sa face B à lui, la plus créative. Dans le taxi qui traverse la rive gauche, les confidences s’étirent, instants privilégiés et cinématographiques alors que la ville sonore défile à leurs fenêtres.
Arrivés dans le dédale des rues du quartier du Palais-Royal, ces deux-là s’offrent le luxe de se perdre ; quoi de mieux pour accoster les piétons avant de rejoindre la veuve du compositeur Pierre Schaeffer ? Chez elle la musique occupe tout l’espace. Assis sur le tapis comme un enfant terrible, Christophe fait résonner longuement les bols tibétains jusqu’à ce que les vibrations ricochent en ondes caressantes dans les oreilles. La dérive se fait hypnotique. Pas du genre à regarder le cadran, ces noctambules finissent la nuit au whisky dans l’appartement de l’artiste, formidable cabinet de curiosités sis boulevard du Montparnasse. Après une partie de flipper, il s’assoit derrière son piano pour jouer Les Mots bleus, sans paroles, les notes alanguies. Il est 5 heures. Paris s’émerveille.