Détrompez-vous : cinq podcasts pour s’aguerrir face aux fake news |
Fake news, infox ou “fait alternatif” : qu’importe l’appellation, les informations mensongères destinées à manipuler l’opinion d’une audience inondent notre quotidien. D’où la multiplication de programmes, salutaires, pour démêler le faux du vrai. Voici une sélection de podcasts triés sur le volet.
Le terme est entré dans notre vocabulaire il y a quelques années, avec l’accession à la Maison Blanche d’un de leurs fervents adeptes : les fake news sont partout, des réseaux sociaux aux campagnes politiques, en passant par les plateaux de télévision. Si certains médias ont décidé de mettre en place des services de fact-checking pour les démonter consciencieusement, à Télérama, nous avons choisi de vous livrer un florilège des meilleures fake news que l’on peut trouver, en podcasts. Une liste à « fact-checker » vous-même…
Mamie fait de la résistance
Jeanne Calment, la super centenaire originaire d’Arles est morte en 1997 à 122 ans et 164 jours, devenant ainsi la doyenne de l’humanité. Enfin ça, c’est la version officielle. Et s’il s’agissait en réalité d’une fake news ? C’est la thèse de chercheurs russes, qui affirment que Jeanne Calment aurait été remplacée par sa fille Yvonne en 1937, laquelle aurait usurpé l’identité de sa mère. Une thèse pas si farfelue résumée dans le tout premier épisode de Code Source, le podcast du Parisien.
Maudit selfie
On le sait, les fausses nouvelles se propagent surtout sur les réseaux sociaux. Quelques jours après les attentats de mars 2016 à Bruxelles, le selfie d’un jeune Syrien aux côtés d’Angela Merkel, qui avait enflammé – positivement – la toile en 2015, réapparaît sur des groupes Facebook d’extrême droite. Certains membres affirment à tort qu’il s’agit d’un des auteurs des attentats. Le selfie du jeune Anas Modamani se retourne alors contre lui et sa vie devient un enfer. Eloïse Daviaud raconte cette incroyable histoire dans L’effet domino, sur France Inter.
Schisme en Belgique
Le 13 décembre 2006, la télévision belge francophone interrompt ses programmes pour annoncer que le parlement flamand a déclaré l’indépendance de la province : la Belgique n’existe plus. Le présentateur du JT, François de Brigode pointe du doigt tous les problèmes à venir : transports, douane, sécurité sociale, Union européenne, vote, etc. Les Belges tombent des nues. Ce n’est qu’au bout d’une heure et demie d’édition spéciale que le présentateur expliquera qu’il s’agissait en fait d’un film de fiction réaliste commandé par la RTBF. Fabrice Drouelle narre cette folle soirée dans son émission Affaires sensibles, sur France Inter.
Réinformer, une mission de service public
Alors que les médias se contentaient par le passé d’informer, ils doivent désormais « réinformer » ceux qui ont été « désinformés » – comprenez, induits en erreur. Qui de mieux placé que le service public pour s’atteler à cette mission ? « Parce que la vérité est plus lente que le mensonge, parce que la désinformation est plus séduisante que l’information vérifiée, Les Idées claires démêle le vrai du faux », peut-on lire sur la page de l’émission de France Culture. Deux épisodes de neuf minutes sont diffusés par semaine, et traitent des thèmes aussi divers que les compteurs Linky, les lobbies – réels ou imaginaires – et le réchauffement climatique, sous l’égide du respectable journaliste scientifique Nicolas Martin.
Sisyphe journaliste
Les fake news se propagent très vite sur les réseaux sociaux et peuvent avoir de lourdes conséquences pour les personnes qui en sont victimes. Souvent mises au point pour blâmer quelqu’un ou un corps de métier – au hasard, la police – elles peuvent provoquer de vraies révoltes. Certains médias se sont donc emparés de cette jungle de l’infox et ont décidé de vérifier les rumeurs qui circulaient sur le net : l’AFP Factuel et CheckNews sont les deux entités les plus connues. Mais au fait, comment et pourquoi on démonte une fausse information ? C’est la question qu’a posé Thomas Rozec à des fact-checkers professionnels dans l’épisode de Programme B « Vérifier c’est un métier ».