En 1941, le magistral coup de bluff du colonel Leclerc raconté sur France Inter |
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Leclerc fait capituler, par ruse, les Italiens fascistes dans le désert libyen. “Autant en emporte l’histoire” revient sur ce chapitre étonnant de la Libération.
C’est « un chevalier ombrageux qui n’a pas peur d’aller au feu », un homme « profondément religieux et patriote », conservateur également. Philippe de Hauteclocque (1902-1947), dit Leclerc, ce « grand type à petite moustache qui se nourrit principalement de bananes séchées et se balade éternellement avec une canne à la main comme s’il s’agissait d’un bâton de commandement », est le héros de cette fiction instructive d’Autant en emporte l’histoire (Le Serment de Koufra), sur France Inter. Il s’invite dans l’émission de Stéphanie Duncan par la plume de l’historien Jean-Yves Le Naour.
L’auditeur se retrouve en 1941 à Koufra, en Libye. Leclerc, élevé au grade de commandant par de Gaulle, s’est autoproclamé colonel pour mieux asseoir son autorité. Il prépare le débarquement en France en plusieurs étapes. La première : prendre le contrôle du désert libyen, tenu par l’Italie fasciste. Mais les moyens dont il dispose sont limités — « pas de quoi songer à bouter les Allemands hors de France ». A Koufra ils sont quatre cents côté français, essentiellement des tirailleurs africains. Alors le colonel (incarné par Bertrand Pazos) donne dans l’esbroufe. Face à l’ennemi, il déploie une dizaine de camions manœuvrant sans cesse dans le désert pour simuler la présence de renforts. Et l’unique canon disponible est régulièrement déplacé, « pour que les assiégés pensent qu’il y en a plusieurs ». Les Italiens, démoralisés, capituleront en quelques jours. Un coup de bluff magistral.