Chic, Alain Prochiantz étale sa science sur France Culture |
Dans “A voix nue”, le généticien spécialiste du cerveau Alain Prochiantz raconte son parcours fascinant. Celui d’un chercheur anticonformiste, sujet aux rêveries. Et aux doutes, aussi.
À 70 ans, Alain Prochiantz quitte son poste d’administrateur au Collège de France. L’occasion pour le morphogénéticien de fendre la carapace sur France Culture, même s’il tient à rappeler qu’il n’aime pas parler de lui. Ces deux heures et demie d’entretien, bien que parfois ardues, sont un délice. Prochiantz raconte avec détachement comment il a choisi la science presque par défaut, jurant que sa carrière fut davantage « marquée par des repoussoirs que par des attracteurs »… Mais la passion transpire très vite dans les paroles de ce féru de développement biologique, fasciné par « le miracle qui transforme un œuf en poule ».
Son discours a beau être un peu sec, comme pour rappeler qu’il n’est « pas qu’un doux rêveur », une lumière poétique filtre de ses réponses quasi philosophiques, qu’on note à toute allure pour leur beauté. « La rêverie fait partie de ce que j’appelle la science nocturne. Un scientifique est scientifique jour et nuit. J’ai la chance d’avoir des problèmes de sommeil, alors je passe beaucoup de temps les yeux fixés au plafond à réfléchir », confie-t-il. La nuit, il parle avec des morts brillants : Claude Bernard, Alan Turing l’éblouissent. Chez Darwin, il admire l’écriture littéraire, lui qui veille à « voir l’invisible sous le visible en ancrant la science dans la culture ».
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