Radio France : des audiences au top mais des suppressions d’emplois et une grève |
Radio France a le vent en poupe. C’est Médiamétrie qui le dit. France Inter conserve sa place de première radio de France avec 11,7 points (+ 0,2 % par rapport à l’an passé), soit 6 369 000 auditeurs ; France Culture consolide sa position (2,9 points, en hausse de 0,1%) ; et Fip fait son entrée au classement, avec 1,1 point (577 000 auditeurs quotidiens). Des résultats d’autant plus méritoires que le média radio a perdu 1,1 million d’auditeurs sur l’année écoulée. De quoi sabrer le champagne ? Pas vraiment… Car le groupe public se prépare à une franche saignée : un plan de départs volontaires, supprimant 299 postes. Objectif de la pdg Sibyle Veil : économiser 60 millions d’euros – ce qui passe aussi, par exemple, par la disparition des stations locales de Fip.
Les syndicats (Sud, SNJ, CFDT et CGT) dénoncent un « plan dangereux, pour chacun des salariés et pour la pérennité de Radio France ». Et ajoutent, dans un communiqué, que « la recherche éperdue de ressources propres (augmentation du plafond des recettes publicitaires, politique accrue de prestations pour le privé) nuit inévitablement aux missions de service public ». Ils appellent par conséquent les employés du groupe à une grève reconductible à partir du lundi 25 novembre. Une situation pour le moins ironique, donc : jamais les audiences n’ont été aussi élevées, mais la radio publique fait les frais des mesures d’économie exigées par le gouvernement, et se retrouve malgré elle empêtrée dans une réforme qui inquiète à juste titre.