Podcast : “La marche de l’Histoire” fait la part belle au laid |
Pourquoi considérons-nous tel ou tel corps comme laid et non pas beau ? Réponse sur France Inter dans une émission fascinante qui retrace l’histoire de la laideur.
Mentons proéminents, corps déformés, grimaces disgracieuses… La laideur est à l’honneur, dans cet épisode issu d’une série de La marche de l’Histoire de Jean Lebrun, dédiée au corps beau, repoussant, exposé et actuel. Pour évoquer plus particulièrement les disgrâces corporelles, l’historien et philosophe Georges Vigarello, qui a entre autres dirigé Histoire du corps paru en 2011 (éd. du Seuil), décrypte les évolutions et ambivalences du laid. La monstruosité physique, autrefois considérée comme une punition divine, fut ensuite exposée sur les scènes des cirques… Il y a dans le mot laideur autant de dégoût que de fascination. Le romancier Paul Guth, lorsqu’il décrit le visage de l’acteur Michel Simon, n’évoque-t-il pas autant son « nez de boxeur cassé blindé de plaques de chair », que sa « grâce » mystérieuse ? L’intériorité, par-delà le physique, parle. En filigrane des lectures riches en adjectifs mi-cruels mi-comiques, les diktats de la beauté historique et sociale se révèlent et dessinent ceux de la laideur, ainsi que ses conséquences excluantes, injustes.