La chute de l’URSS vue de l’intérieur dans “La Fin de l’homme rouge”, sur France Culture |
Dans “La Fin de l’homme rouge”, Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature 2015, recueillait la parole d’anciens Soviétiques. France Culture fait revivre les fantômes de l’utopie déchue en diffusant l’adaptation théâtrale de ce formidable ouvrage, dimanche 26 janvier.
En 1989, l’URSS tombe, et avec elle ses idéaux. Comment se repérer dans cette liberté quasi effrayante, où le « je », séparé des autres, doit prendre sa place pour exister ? La Fin de l’homme rouge (éd. Actes Sud), du Prix Nobel de littérature 2015 Svetlana Alexievitch, rend compte de ce bouleversement en recueillant la parole d’anciens Soviétiques. France Culture diffuse l’adaptation théâtrale de l’essai, récompensé par le prix Médicis. Dans ces voix, soutenues par des cordes grinçantes et un piano mélancolique, se dessine le fantôme de l’utopie socialiste. Certains la regrettent.
À l’Ouest, les traders sont les nouveaux héros, même les enterrements se payent, on y découvre la honte d’être pauvre – « la découverte de l’argent, c’est plus puissant qu’une explosion atomique ». D’autres racontent l’enfer des camps et des orphelinats, les persécutions de l’armée… Tout ça est-il vraiment fini ? Un ancien bourreau, la voix distordue par des effets sonores monstrueux, menace : « La hache, elle est toujours là, elle attend juste son nouveau maître, n’oubliez jamais ça. »