Barbara Carlotti réveille la nuit sur France Culture |
La Corse, les songes ou la new wave… La chanteuse Barbara Carlotti a puisé dans le stock d’archives de Radio France pour concocter un programme éclectique – jusqu’à l’aube magnétique –, ce samedi 1er février sur France Culture.
Les nuits de dérives ont trouvé un miroir et le monde immatériel a pris le pas sur la réalité. » C’est sur ces mots que Barbara Carlotti ouvre Les nuits de France Culture, avec une voix profonde comme une invitation à sombrer dans le sommeil. La productrice Albane Penaranda a confié à la chanteuse les clés des songes des auditeurs. Jusqu’à l’aube, l’artiste bercera l’inconscient collectif avec une sélection de programmes faite notamment de l’étoffe de ses rêves. Une matière première vivante à partir de laquelle elle a écrit les chansons de son album Magnétique (Elektra/Warner).
Au fil des entretiens, Barbara Carlotti revient sur son utilisation de la dream machine, une œuvre d’art à regarder les yeux fermés quand la lumière vient taper les paupières. Elle partage aussi sa fascination pour Le Songe de Poliphile de Francesco Polonna, qui a fasciné des générations d’artistes, ou le film Phantom of the Paradise de Brian De Palma. Toute une résurgence de références pour projeter son cinéma intérieur si particulier et traverser ses champs de création comme dans un laboratoire onirique.
Programmer toute une nuit pour les auditeurs de France Culture, est-ce une tâche vertigineuse ?
Avec ma passion pour la radio, j’ai accepté volontiers ! Bien sûr, c’est beaucoup de temps et il faut s’atteler à esquisser un portrait de ce qui m’occupe en tant qu’artiste, des différentes facettes de mon travail et de ce qui l’enrichit — tout ceci à l’aide des archives de Radio France et de l’INA. J’avais des requêtes que parfois nous n’avons pas pu valider, notamment sur la musique new-wave à ses débuts. J’étais attachée à trouver les sons de ses balbutiements — ce qui n’a pas toujours été possible, les archives ayant des limites. Mais on a exhumé des choses fabuleuses, notamment sur le groupe New Order.
Cette Nuit ne vous est-elle pas finalement apparue trop courte ?
Je n’ai pas pu évoquer tous les thèmes qui me tenaient à cœur ! On peut balayer des sujets extrêmement différents toute une nuit. Par exemple, comme je suis Corse, j’ai passé un sujet sociologique sur la région. Dans un tout autre genre, je me suis penchée sur le dandysme des années 1960. J’ai aussi évoqué les musiciens avec lesquels j’ai travaillé, dont Bertrand Burgalat, également mis en exergue des écrivains que j’aime comme Mathieu Riboulet ou Philippe Vasset. Malheureusement je n’ai rien trouvé sur le réalisateur Blake Edwards, c’est fou !
Comment avez-vous affiné la sélection avec la productrice de cette tranche ?
À partir d’une liste de sujets qui me sont chers, Albane Penaranda a fait diverses propositions pour « angler » les sujets, puis a cherché comment les raconter avec des archives. En programmant pour la radio, j’ai retrouvé une grande excitation, et un formidable plaisir du partage — que j’avais déjà vécu en animant une émission sur France Inter dans un premier temps. Ensuite, elle fait un retour avec ce qu’elle avait trouvé. Il y a quelque chose d’hyper excitant de programmer la radio, un plaisir du partage formidable que j’ai retrouvé.