Guillaume Gallienne tourne la page de “Ça peut pas faire de mal” sur France Inter |
Après dix ans de pérégrinations littéraires sur l’antenne de Radio France, le comédien a annoncé samedi, en direct, arrêter l’émission… dans une semaine ! À partir du 15 février, les auditeurs auront donc droit à des rediffusions jusqu’au mois de juin.
C’était la grand-messe littéraire du samedi pour des centaines de milliers d’auditeurs. À la fin de l’enregistrement public de Ça peut pas faire de mal au studio 104 de la maison de la radio, le samedi 1er février, Guillaume Galienne a surpris tout le monde en annoncant la fin de l’émission. « Voilà qu’après près de quatre cents émissions j’entends ma voix comme un doux ronron, mais qui pourrait devenir dangereux s’il s’installe trop, si la fraîcheur cède à l’habitude. Il est donc temps pour moi de tirer ma révérence », a déclaré le comédien, par ailleurs sociétaire de la Comédie Française.
Lassitude mais pas désamour : au micro de Léa Salamé, dans la matinale du lundi 3 février, l’acteur réaffirmait son amour pour France Inter, où il espère développer d’autres projets. « J’aime tellement le service public ; il y a des choses qui n’arrivent nulle part ailleurs. L’autre jour Adjani est venue lire Molly Bloom dans l’Ulysse de Joyce, c’était dément. Il y a une réunion de talents qui est assez inouie et que j’adore. Donc on rêve à d’autres choses, peut-être pas toutes les semaines », commentait-il. « Peut-être pour des événements ponctuels autour de la lecture », confie la directrice de France Inter Laurence Bloch, contactée par Télérama.
.@GGallienne arrête son émission sur France Inter "Ça ne peut pas faire de mal", mais réfléchis à "d'autres choses" : "J'aime tellement #FranceInter, le #servicepublic, il y a des choses qui arrivent ici et qui n'arrivent pas ailleurs" #le79Inter pic.twitter.com/j4ry8tAAqd
— France Inter (@franceinter) February 3, 2020
En guise d’adieu, l’émission du 8 février – dernier épisode inédit donc – sera consacré au recueil de poèmes d’Alicia Gallienne (cousine décédée de Guillaume Gallienne), intitulé L’Autre moitié du songe m’appartient et publié chez Gallimard. Un hommage tout personnel pour le comédien : « C’est elle qui m’a fait lire et qui m’a donné le goût des auteurs », a-t-il déclaré dans la matinale d’Inter. Jusqu’à la fin de la saison en juin, ce seront des rediffusions que pourront (ré)écouter les habitués de cette émission créée en 2009.
Le départ de Gallienne sonne-t-il forcément le glas de l’émission ? Laurence Bloch confirme : « Je pense qu’il est irremplaçable, ce serait une folie de vouloir faire quelque chose qui y ressemble mais sans lui. Ce ne serait pas aussi bien. » Que les auditeurs de la première radio de France se rassurent, la littérature ne va pas disparaître de la grille pour autant : « À la rentrée prochaine, il y aura une autre émission littéraire, pas forcément sur la même case, ni dans le même format, mais qui portera aussi haut le miracle de la littérature sur notre radio de service public », détaille Laurence Bloch. De son côté, Guillaume Gallienne se consacrera pleinement à son projet de long métrage et à l’adaptation en série d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust.