Alzheimer, dépendance... Sur France Inter, plaidoyer pour la réforme des maisons de retraite |
Lou Colpé a filmé ses grands-parents atteints d’Alzheimer dans leurs dernières années, avant de se former à l’art-thérapie et d’intervenir dans les maisons de retraite. Dans “Foule continentale”, sur Inter, elle témoigne de sa démarche, bienveillante et positive, aux côtés d’un accompagnant formé à la méthode Montessori.
En 2007, Lou Colpé commence à filmer ses grands-parents. « J’avais 14 ans et, sans le savoir, j’enregistrais l’apparition et l’évolution d’une maladie déconcertante : Alzheimer. » Dans son premier film, Le Temps long, la jeune documentariste raconte les dernières années de leur vie. Au micro de Caroline Gillet, pour Foule continentale sur France Inter, elle détaille sa démarche. Évoque son école d’art à Bruxelles, sa spécialisation en art-thérapie. Elle intervient dans des maisons de repos, mais selon ses propres conditions. « Je ne fais pas de best of de Luis Mariano tout l’après-midi. C’est une bataille d’organiser des ateliers individuels », explique-t-elle, tout en pointant la « communauté forcée » que constitue chacun de ces établissements. Usant de simple « bon sens », Lou Colpé s’interroge : pourquoi réveiller les résidents à 5h30 ? Pourquoi les gaver ? Pourquoi empêcher une vieille dame, ancienne femme de chambre, de faire les lits des autres pensionnaires ?
Approche humaniste
Caroline Gillet, qui émaille l’émission de réflexions personnelles, familiales sur le vieillissement, a aussi interrogé Simon Erkens. Il forme, en Belgique, les équipes des maisons de repos à la méthode Montessori. « Le cadre peut être le traitement », affirme-t-il, en questionnant un modèle d’établissement proche de « l’usine de montage mais avec des soignants débordés ». Il encourage à « s’appuyer sur ce qui fonctionne encore chez les gens ». Une approche profondément humaniste, qui remet en cause le regard souvent discriminatoire porté sur les personnes âgées.