La CGT relance la grève à Radio France |
Alors que la direction et les syndicats doivent se mettre d’accord le 20 mars sur une rupture conventionnelle collective pour suivre le plan d’économies imposé à Radio France par le gouvernement, la CGT reprend jeudi 12 mars une grève interrompue début février.
La CGT avait prévenu : l’arrêt de la grève le 3 février dernier – après 63 jours de mobilisation historique contre le plan de départs volontaires de la direction de Radio France –, n’était qu’une suspension. Il faut croire que la reprise des négociations, cette fois-ci en vue d’une rupture conventionnelle collective, n’a pas convaincu : le syndicat appelle à nouveau les salariés du groupe radiophonique public à une grève à durée indéterminée à partir de ce jeudi 12 mars.
Ce nouveau tournant dans le conflit social qui agite la Maison ronde intervient alors qu’un accord majoritaire doit être signé d’ici à la fin du mois pour acter une rupture conventionnelle collective. « La fin des négociations est prévue le 20 mars », précise Lionel Thompson de la CGT. Un calendrier jugé dès le départ intenable par les représentants des salariés. Car les enjeux sont denses et sensibles : limiter les suppressions de postes d’une part – qui menacent particulièrement le chœur de Radio France, les locales de Fip, la documentation et les équipes de production –, le recours aux emplois précaires d’autre part, et évaluer les risques psycho-sociaux du plan défendu par la direction du groupe.
En janvier, la pédégère Sibyle Veil avait proposé de muer le plan de départs volontaires en rupture conventionnelle collective. « Depuis, de mon point de vue, les négociations tournent en rond, puisqu’il est toujours question de supprimer des postes », explique Lionel Thompson, qui revendique avec la CGT l’abandon du plan. À ce jour, la direction proposerait de remplacer 130 salariés sur 330 départs. Remplacements auxquels s’ajoutent quelques 70 créations de postes, majoritairement dédiés au numérique.
Manque de temps
Si la CGT espère ainsi « remettre un coup de pression », les autres syndicats ne jugent pas forcément opportun de reprendre la grève à une semaine de la fin des négociations. « Il y a des avancées », tempère Renaud Dalmar de la CFDT, organisation qui s’était pourtant agacée du tour pris par les discussions mi-février, dans un communiqué avertissant la direction : « Il n’est pas question pour la CFDT de simplement dire oui ou non à un texte non amendable. Nous ne nous sentons jamais obligés de rester autour de la table, si nous estimons qu’il s’agit d’un simulacre de négociation. » Depuis, le ton a changé. Prochain rendez-vous autour de la table : jeudi 12 et vendredi 13 mars. « Nous espérons pouvoir prolonger les discussions au-delà du 20 mars car nous manquons de temps, notamment pour aborder les emplois précaires », souligne Renaud Dalmar.
De son côté, la DRH du groupe Catherine Chavanier s’est fendue lundi 9 mars d’un e-mail interne répondant au préavis de grève, que nous avons pu consulter. Faisant part de sa « profonde incompréhension », elle y défend les avancées des dernières semaines et évoque notamment « un plan d’amélioration des conditions d’emploi des salariés en CDD et CDD d’usage ». Le 20 mars, date de signature – ou non – d’un accord, on saura si le dialogue social avance enfin à la Maison de la radio.