Coronavirus : nos vies confinées en neuf podcasts |
Assignés à résidence, les podcasteurs et podcasteuses prennent le taureau par le micro et racontent leur quotidien bouleversé par l’interdiction de mettre un pied dehors. “Télérama” a sélectionné neuf podcasts qui racontent cette période hors de tout réflexe habituel.
Les créateurs et créatrices de podcasts n’ont pas traîné puisque des documentaires sonores qui racontent la vie quotidienne à l’heure du confinement fleurissent déjà sur la Toile. Angoisse de l’enfermement, gestion des courses, des enfants et des devoirs, survie du couple, télétravail, loisirs… Découvrez neuf podcasts qui, chacun, abordent nos sentiments, nos solutions, nos doutes.
Laissez-moi rire
« C’est décidé, Jean-Michelle et moi, on se met en quarantaine. » Dans En charantaine, un podcast au montage frénétique et à l’humour dévastateur, la créatrice sonore Isabelle Field raconte son début de confinement avec son chat. Après avoir fait l’inventaire de ses fonds de placard, elle rappelle les consignes d’hygiène sur le ton de l’humour : « Il paraît qu’il faut tousser dans son coude. Jean-Michelle et moi on ne tousse pas, alors on se force. Tousse Jean-Michelle, tousse ! » Une petite pastille qui fait sourire, et on ne va pas s’en priver !
Qu’est-ce qu’on mange ?
Comme beaucoup d’entreprises, Binge Audio se voit forcé de fermer ses bureaux et d’imposer le télétravail. Un peu perdus, les podcasteurs, producteurs et monteurs se retrouvent chez eux, parfois angoissés. Ensemble, ils ont décidé de documenter leur confinement et d’inviter les auditeurs à leur envoyer des messages vocaux pour raconter leur vie, leurs angoisses, leurs beaux moments. Le temps de la crise, Programme B se transforme donc en journal de bord collectif où chacun raconte comment il réinvente son quotidien. Le deuxième épisode raconte comment se ravitailler et se nourrir malgré les restrictions de sortie : de l’ambiance étrange qui règne dans les supermarchés au choix des menus parfois ambitieux, l’équipe de Binge Audio et les auditeurs qui ont envoyé leurs notes vocales racontent tout, même leurs recettes. De quoi être inspirés dans nos cuisines !
… ou pas !
La journaliste de France Info Olivia Leray a décidé de raconter son confinement et les petits défis qu’elle se lance à cette occasion. Dans sa première chronique « Ma vie de confinée », elle raconte comment elle tente par tous les moyens de ne pas grignoter toute la journée et livre ses astuces pour ne pas céder à la tentation : boire beaucoup d’eau, faire une activité manuelle pour ne pas penser à manger, appeler ses proches… Elle partage d’ailleurs les notes vocales que lui ont envoyé les membres de sa famille, et ça donne le sourire.
La chronique anti-grignottage est à écouter ici.
Cher journal,
Beaucoup annoncent sur les réseaux sociaux vouloir écrire ou enregistrer leur « journal d’un confinement ». Le directeur du Théâtre de la Colline, à Paris, Wajdi Mouawad, a d’ores et déjà commencé à publier le sien sur Soundcloud. Du lundi au vendredi, à 11 heures, il partage ses pensées, ses angoisses et ses rêveries dans un style très littéraire et onirique qui n’est pas sans rappeler le podcast de Clément Osé Un aller pour la terre. Une instrospection intelligente qui sait mettre les bons mots sur les sentiments qui nous traversent tous.
Autre journal, celui d’Anouk Perry, intitulé Confinénuphar. La podcasteuse indépendante raconte son confinement dans une série de reportages pris sur le vif par elle et son compagnon Vincent. Chez qui s’installer, où poser les bureaux respectifs dans le petit appartement, comment vivre ensemble quand ce n’était pas le cas avant ? Avec son naturel habituel, elle raconte son travail à la maison, ses observations des voisins et des passants dans la rue.
Confinés dehors
« Comment rester confiné chez soi quand on n’a pas de chez soi ? » La journaliste des Pieds sur terre Valérie Borst a suivi Sarah Frikh, membre d’une équipe d’aide aux sans-abri, et Bachir, intervenant social, pour récolter les témoignages de cette population particulèrement vulnérable. Pas de toit, pas d’imprimante pour être en règle avec la fameuse autorisation qui permet d’être dehors, personne dans les rues pour leur offrir une pièce ou un ticket-restaurant, pas de nourriture donnée par les supermachés (dévalisés) aux associations, les centres d’accueil de jour qui ferment… La situation au temps du coronavirus est encore plus précaire que d’habitude, notamment pour Maria, 72 ans, qui vit dans sa voiture, dans un parking souterrain. Un grand reportage poignant qui met en perspective le confinement dans un appartement douillet.
L’épreuve du couple
De nombreux couples se retrouvent confinés : fini le travail, les sorties en solo ou les appartements séparés, il faut apprendre à vivre avec l’autre vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La sexologue et psychanalyste Catherine Blanc explique dans « Ma question coronavirus », sur Europe 1, comment déjouer les tensions au sein du couple. « C’est sortir de l’illusion de ce qu’est l’autre quand on est absent. Là, on est dans un partage de territoire, qui est une sorte de lutte de pouvoir », explique-t-elle. « C’est aussi un moment où on réalise la chance qu’on a d’être à deux […], à condition de s’offrir des espaces de liberté », ajoute la sexologue, avant d’égrener des conseils pratiques pour sauver les couples et les familles de la dispute.
Ses recommandations sont à écouter ici.
À hauteur d’enfants
Créatrice du podcast sur la maternité Bliss Stories, Clémentine Galey est confinée avec ses enfants Pablo et Thelma. Les petites têtes blondes s’emparent des micros de leur mère pour raconter le coronavirus et le confinement à hauteur d’enfant dans les épisodes bonus Radio Corona. Détaillant leur nouveau planning quotidien, racontant ce qu’ils ont compris de l’épidémie (transmise à l’homme par un pangolin dans un avion (!) en direction de la Chine selon eux), et comment ils perçoivent le fait d’être enfermés loin de leurs copains d’école, Pablo et Thelma permettent de poser un regard nouveau sur le confinement. Un délice à écouter, et, pourquoi pas, une idée d’activité pour occuper vos enfants.
Le premier épisode de Radio Corona est diponible ici.
Deuil solitaire
Nina a 25 ans. Vendredi 13 mars, elle a perdu son beau-père qui se battait contre un cancer depuis deux ans. Elle a besoin de faire son deuil, de prendre ses proches dans ses bras pour se consoler, de se réunir avec sa famille. Mais comment faire pendant ce confinement, où tous ces gestes sont interdits ? « Comment peut-on reporter un enterrement ? Peut-on reporter notre peine ? », demande-t-elle. Nina sait qu’il faut respecter les gestes d’éloignement mais elle a besoin de signes de tendresse, surtout lorsque l’on sait qu’un enterrement en public ne sera peut-être pas possible. Et tant de questionnements qui se posent à l’heure du deuil, que Nina raconte au micro du podcast Émotions de Louie Media .