Les podcasts à écouter sur le confinement |
«C'est la guerre à la maison», «Dépêche!», Arte Radio
7 minutes
Tous les mardis, Livo partage sa propre revue de presse, entre blagues et reportages, et propose une vision artisanale de l'actualité. Mais le mardi 17 mars, c'est le jour du confinement officiel. Il nous raconte qu'il a mis un peu de temps avant de réaliser ce qu'il se passait. «J'ai toujours su bien anticiper les choses», ironise-t-il.
Livo enregistre alors une série de premières et dernières fois finement montées: la dernière sortie d'école de sa fille, la dernière soirée des fêtard·es de sa rue, le premier jour d'école à la maison, la dernière journée avec sa fille en garde alternée, les premiers échanges avec son amoureuse confinée à 1.000 kilomètres et son dernier micro-trottoir.
Il finit par admettre que la période du confinement commence et déclare la guerre à sa maison. C'est drôle et touchant, mention spéciale au conseil de sa mère pour détecter le virus.
«Les hommes à l'épreuve du confinement», «Mansplaining», Slate
10 minutes
Un épisode spécial de Thomas Messias pour prévenir qu'en temps de confinement, certains problèmes peuvent s'exacerber, à commencer par les inégalités de genre comme la répartition des tâches ménagères et la charge mentale.
Il rappelle que les mères, dans ce contexte spécial, font ce qu'elles peuvent et qu'il est inutile de les culpabiliser davantage, notamment à propos de l'éducation des enfants, même si «idéalement, il faudrait que les pères profitent de cette période de confinement pour prendre conscience de l'immensité de la charge qui pèse sur les femmes».
Il en va de même pour les violences conjugales, qui ont déjà augmenté, et les injonctions faites aux femmes en matière de sexualité, de maquillage ou d'épilation. Thomas Messias rappelle des choses fondamentales et livre quelques conseils bienvenus.
«Radio Corona», «Bliss Stories»
5 minutes
En temps normal, Bliss Stories parle de la grossesse et de l'accouchement de manière décomplexée. En temps de confinement, la créatrice du podcast, Clémentine Galey, a eu la bonne idée de laisser le micro à ses enfants, Pablo et Thelma, pour les occuper.
Ils racontent avec leurs mots l'arrivée du coronavirus via le pangolin dans l'avion en Chine, puis comment il s'est propagé dans le monde; ils détaillent la queue dans les supermarchés et les gens dans la rue avec des masques.
«Les frontières sont fermées parce que sinon, on peut contaminer toute la Terre si on sort de chez nous», même si c'est dur, car «il y a les devoirs à la maison et qu'il faut trouver des occupations», commentent-ils –une étrange situation qui «ne s'est jamais passée à part quand il y avait la peste, mais ça, c'était il y a longtemps».
Pablo et Thelma conseillent également de se laver les mains, de prendre des vitamines, de faire du sport et des jeux de société. Touchant, malgré des sources pas toujours vérifiées...
«SDF: on se confine comment», «Les Pieds sur terre», France Culture
28 minutes
Alors que des SDF ont injustement été verbalisés pour non-respect du confinement dans plusieurs villes françaises, la journaliste Valérie Borst est allée à leur rencontre avec Sarah Frikh, maraudeuse, et Bachir, intervenant social.
Coûte que coûte, ils continuent d'aider et tentent de confiner les personnes à la rue, qui font partie des populations les plus vulnérables (sans domicile, sans accès à l'hygiène et avec une santé fragile).
Lanceuse d'alerte sur la situation des femmes SDF et créatrice du mouvement Réchauffons nos SDF, Sarah Frikh rappelle qu'il y a beaucoup de femmes seules parmi les sans-abri, avec enfants ou enceintes, et appelle la population à donner des denrées alimentaires aux associations. Le témoignage de Maria, 72 ans, qui raconte que personne n'est venu la voir, est particulièrement important.
«Bienvenue chez les confiné·e·s», «We love MDR», Binge Audio
35 minutes
Animé par Daniel Andreyev, le dernier épisode de ce podcast 100% comédies françaises nous apporte un peu d'humour et de légèreté, plus que bienvenues en ce moment.
Et alors que fleurissent les recommandations d'œuvres culturelles pour s'occuper pendant le confinement, quoi de mieux qu'une bonne liste de comédies bien de chez nous? Surtout quand on évoque Éric Judor, le prophète. Le réalisateur avait tout anticipé dans Problemos, le virus comme les comportements humains. Classique «maudit» pour les journalistes, il est désormais «visionnaire».
Également au programme de l'émission, Seuls Two avec Éric et Ramzy, dans une ambiance tout aussi prophétique, puisque toute la population a disparu.
Sinon, pour anticiper la crise parents/enfants, Daniel Andreyev et son équipe conseillent de (re)voir Tanguy, et pour appréhender nos vices à l'épreuve du manque, Le Pari.
Une grosse demi-heure de bonne humeur, de conseils appropriés et une question dingue: «Éric Judor est-il le Van Gogh de l'humour français?»
«Nina ou comment vivre un deuil en cette période d'isolement», «Émotions», Louie Media
8 minutes
Pour en savoir plus sur ce qu'il se passe dans nos têtes pendant le confinement, Cyrielle Bedu collecte des notes vocales où des Français·es livrent leurs émotions. La première, celle de Nina, frappe fort. La jeune femme a perdu son beau-père des suites d'un cancer, le 14 mars dernier.
Pour faire son deuil, elle explique avoir besoin d'être près de sa famille: «Ce sont des choses qu'on n'est pas censés faire, mais comment vous dire que j'en ai terriblement besoin.»
Nina s'interroge sur la possibilité de faire son deuil en cette période: comment reporter un enterrement? Comment reporter une peine? Un moment de recueillement? Si elle comprend qu'il faut protéger les autres, elle raconte que la logistique (enterrement, église, cérémonie), ses émotions et la situation actuelle créent un ensemble de choses très difficiles à gérer simultanément. Un témoignage brut et difficile.