Avec “Fip 360”, des concerts en son 3D comme si vous y étiez |
Des pointures électro captées en son binaural, pour une expérience sensorielle et immersive inédite… C’est ce que propose Fip dans sa nouvelle collection de concerts “Fip 360”, enregistrés avec la technologie spatialisée. Explications avec l’ingénieur du son Hervé Déjardin.
Le son spatialisé invite à tous les voyages sur “Fip 360”. La station musicale propose régulièrement des captations de concerts en son 3D. Un éveil sensoriel expérimenté par les chercheurs de Radio France avec des artistes embarqués dans cette aventure technologique, dont le producteur du groupe Air Jean-Benoît Dunckel et le compositeur minimaliste Jonathan Fitoussi, ou Maud Geffray de Scratch Massive pour un hommage onirique à Philip Glass – elle est accompagnée par la harpiste Laure Brisa. Une immersion orchestrée par Hervé Déjardin, ingénieur du pôle son 3D de la Maison de la Radio, en quête d’hyperréalisme pour repousser sans cesse les limites du son.
Comment est né ce projet d’écoute original ?
En octobre 2018, nous avons enregistré un live en son 3D au Rex Club avec l’artiste Molécule. Ce type de captation s’approche d’une écoute naturelle – ce qui n’est pas le cas de la stéréo diffusée en 2D. Cette nouvelle technologie permet d’immerger les auditeurs au cœur même du concert, en écoutant la musique en son binaural au casque.
Techniquement, comment se déroule une captation spatialisée ?
Le public est entouré d’une douzaine de haut-parleurs. L’ingénieur du son et l’artiste sont au milieu des spectateurs et dirigent ensemble la musique dans toute la salle. Un logiciel permet de déplacer les sons dans l’espace comme des entités mouvantes. L’auditeur constatera à l’écoute au casque à quel point la charge émotionnelle est forte dans ce nouveau rapport à la musique.
Pour autant vous n’êtes pas dans une totale improvisation sur scène ?
Nous organisons une répétition avec les artistes dans notre studio expérimental. C’est indispensable pour se mettre d’accord sur la manière dont on va jouer leur répertoire en respectant l’esthétique et l’ADN. Pour eux, c’est aussi une formidable expérience sensorielle, l’opportunité de tester la spatialisation en déclinant à l’envi chacun de leurs morceaux. D’autant que la musique électronique se prête merveilleusement à la mise en scène de paysages sonores oniriques.
Ce nouveau rapport tissé avec le public ouvre des champs de création, pas seulement en musique…
À l’ère de la réalité virtuelle ou augmentée – dont nous sommes pionniers à Radio France –, le son 3D apporte un supplément d’âme pour de nouvelles démarches de créations, notamment les fictions. C’est une approche de la scène puissante pour les auditeurs.