Podcast : quand Céline contait la vie du Dr Semmelweis, qui voulait apprendre aux médecins à se laver les mains |
En 1924, Louis-Ferdinand Céline rédige un essai sur les travaux d’Ignace Philippe Semmelweis, médecin du XIXe siècle. Précurseur, bien avant Pasteur, de la lutte contre les maladies infectieuses, il fut conspué à son époque et mourut fou à 47 ans. André Dussollier tourne pour nous les pages de cet ouvrage dans “Lectures du soir”, sur France Culture.
« À presque deux siècles de distance, il est surprenant de voir jusqu’où l’histoire peut se répéter. » En pleine épidémie de coronavirus, André Dussollier a choisi de lire pour France Culture – de chez lui, confinement oblige – des extraits de la thèse soutenue devant la faculté de médecine par Louis-Ferdinand Céline. En 1924, l’écrivain retrace le parcours du Hongrois Ignace Philippe Semmelweis. En 1846, ce chirurgien et docteur en obstétrique s’intéresse à la fièvre puerpérale, laquelle emporte nombre de femmes qui accouchent à l’hôpital. Il réalise que les touchers intimes effectués par des étudiants, sans hygiène et avec brutalité, causent probablement les infections. Il demande au personnel de se laver les mains. Mais « certains trouvent son orgueil insupportable », ses exigences « ridicules » et « vexatoires ». Semmelweis est révoqué. Même si certains de ses confrères embrasseront ensuite ses théories, le médecin sombre dans la démence et meurt en 1865, à l’âge de 47 ans. Retracé d’une voix ardente, un passionnant portrait du « précurseur clinique de l’asepsie ».