Sur France Musique, un Gaspard Proust mélomane… avec quelques bémols |
Il vient de débuter le piano, peut comparer jusqu’à vingt interprétations du même morceau, mais ne met pas les pieds au concert et ne supporte plus le “Requiem” de Mozart… Accords et désaccords musicaux d’un humoriste honnête, dimanche 31 octobre dans “Musique émoi”.
Plus jeune, il jugeait l’opéra « insupportable ». Mais le « garçon un peu adolescent et dramatique » qu’il était appréciait le Requiem de Mozart. Invité dans Musique émoi sur France Musique, Gaspard Proust assure aujourd’hui que cette œuvre, l’une des plus emblématiques du compositeur autrichien, ne le touche « plus du tout » — « c’est une hérésie ! » lâche-t-il, conscient du crime de lèse-majesté. Dans le studio, avec Priscille Lafitte, l’humoriste et acteur semble presque contraint, pas tout à fait à l’aise. Il se livre comme à regret, mais sans enthousiasme contrefait. Pour qualifier la Neuvième symphonie de Mahler, il évoque « une pulsion de vie qui s’en va, se termine comme une très longue décomposition, ou comme les fils d’une toile d’araignée qui se séparent ».
Un brin provocateur, il explique ne pas aller au concert : « La mise en scène ne m’intéresse pas, moi c’est la musique. Pour les costumes, il y a la Fashion Week. » Lui qui a fait « semblant de faire banquier en Suisse pendant deux ans et demi » a joui, après cette vie professionnelle, de « beaucoup de temps libre ». « Je comparais le même morceau interprété par vingt personnes différentes. » Ce musicien en herbe — il vient de se mettre au piano — s’anime en louant la « voix idéale » de la chanteuse norvégienne Kirsten Flagstad, ou le ton « mélancolique mais pas triste » de Waltz for J.B., de Brad Mehldau. Rugueux mais modeste, Proust ne se met pas sur le même plan que ces artistes : « Moi je suis un divertisseur, ce n’est pas pareil. »