“Un été avec Jankélévitch”, une petite plage de philo sur France Inter |
Debussy, le temps qui passe, la mort, la joie… Sur France Inter, on musarde cet été dans la pensée de Jankélévitch. Avec, comme guide, Cynthia Fleury.
Il y avait eu Pascal, Homère, Colette ou encore Victor Hugo… Cette fois-ci, France Inter nous propose de passer Un été avec Vladimir Jankélévitch (1903-1985). Ce cru se révèle tout particulièrement goûteux. Le format de l’émission en lui-même – de courtes pastilles matinales – convient fort bien à une découverte, par touches légères mais prégnantes, de Jankélévitch, philosophe du « je-ne-sais-quoi » et du « presque-rien ». L’auditeur trouvera en Cynthia Fleury une guide-narratrice précise et pédagogue, attentive à ne pas nous perdre en chemin car, comme elle le dit d’emblée, « il faut quelques détours pour accéder à la pensée de Jankélévitch ». Si archives et lectures donnent corps à la série, c’est évidemment la musique qui ponctue chaque chronique consacrée au penseur-musicologue.
Un épisode sublime, porté par le piano de Debussy, rappelle combien Jankélévitch s’est inspiré de sa composition Des pas sur la neige, qu’il jouait lui-même régulièrement. Pour aller plus loin, on pourra d’ailleurs écouter sur le site de France Musique une belle archive de 1979 : au micro de Claude Maupomé, le philosophe avait longuement détaillé son amour pour le compositeur. Mais passer un été avec Jankélévitch, c’est aussi parler du temps qui passe, irrévocablement, en glissant vers la mort… et ne pas en sortir déprimé. Ses écrits résonnent à nos oreilles comme une ordonnance, une prescription d’action et de joie à suivre l’été et toute l’année : « Ne manquez pas votre unique matinée de printemps », « Ne manquez pas votre chance unique dans toute l’éternité ».
À écouter
r Un été avec Jankélévitch, sur France Inter. Du lundi au vendredi 7.54, réalisation : Taïssia Froidure. Entre 3 et 6 mn.