Et si Arsène Lupin avait vraiment existé… |
Du cambrioleur au grand cœur au braqueur repenti, “LSD, la série documentaire” part à la découverte de quelques destins hors du commun. Dont celui d’Alexandre Marius Jacob, qui inspira la figure d’Arsène Lupin.
« J’ai préféré être voleur que volé. Le droit ne se mendie pas, il se prend. » Ce n’est pas un slogan des Gilets jaunes. Ces mots sont ceux d’Alexandre Marius Jacob (1879-1954), voleur et anarchiste qui théorisa son art de la cambriole en reversant 10 % de ses larcins aux journaux libertaires au début du XXe siècle. « Il voulait rétablir l’égalité entre les riches et les pauvres, un homme qui a une belle âme, même si c’est une âme de cambrioleur », rapporte Josette, la dernière compagne d’Alexandre Marius Jacob, au micro de Jérôme Sandlarz pour ce LSD, La série documentaire consacré aux voleurs par nécessité, impulsion ou rebellion.
Le thème sera décliné à travers des fables sociales, des récits de braquage — « une jouissance proche de l’orgasme », se souvient François Troukens, qui s’est reconverti dans le cinéma après avoir purgé sa peine de prison —, et enfin la kleptomanie impérieuse expliquée par des chercheurs en neurosciences.
Cependant, c’est le parcours hors norme d’Alexandre Marius Jacob qui happe l’écoute avec ses cent cinquante-huit forfaits officiels de 1900 à 1905, une industrialisation du vol pour redistribuer aux plus pauvres, un destin incroyable qui le conduira au bagne, condamné à perpétuité en Guyane, où il purgera vingt années avant de rentrer en métropole. Il aurait inspiré le personnage d’Arsène Lupin, qui paraît finalement assez fade quand on découvre le parcours bien réel de ce Robin des bois du siècle dernier.